
Paris-Nice : Porte fait le break

Richie Porte - -
Présentée comme l’un des principaux juges de paix de ce Paris-Nice 2013, la montagne de Lure et ses 13,6 kilomètres de montée finale à plus de 6 % n’a pas failli à sa réputation ce vendredi. Sur les routes étroites bordées de neige des Alpes-de-Haute-Provence, l’Australien Richie Porte (Sky), habituellement cantonné au rôle d’équipier modèle des superstars Froome et Wiggins, n’a pas manqué l’occasion d’inscrire enfin son nom dans le marbre. « C’est un sentiment très spécial, a commenté Porte après coup. C’était un gros objectif de venir sur cette course et de gagner une étape. C’est fantastique. »
En remportant l’étape avec 26’’ d’avance sur Denis Menchov et 33’’ sur Andrew Talanski, Porte, qui comptait 7’’ de retard au général ce matin sur ce même Talanski, a quasiment assommé la course. Nouveau leader avec 32’’ d’avance sur son rival US grâce au jeu des bonifications, il faudrait en effet un sacré coup du sort pour empêcher Richie Porte, excellent rouleur, de l’emporter dimanche sur les hauteurs d’Eze. « Il a de grandes capacités, commentait Nicolas Portal, directeur sportif Sky au sujet de son poulain. Il a été remarquable lors des deux grands tours qu’il a disputés l’an dernier. Il fait partie des gars sur lesquels on investit dans l’équipe. Mais il a encore beaucoup à apprendre avec Wiggins et Froome. »
Péraud et Chavanel encore en course pour le podium
Tout s’est donc joué dans les derniers kilomètres de la montagne de Lure. Le leader de la Sky, bien protégé par ses équipiers, s’est d’abord contenté de coller aux velléités trop molles de Talanski. Pour ensuite déposer son adversaire d’une attaque tranchante à deux kilomètres du sommet. « On ne prépare pas vraiment une attaque comme ça, a confié Porte. J’avais de bonnes sensations, j’ai tenté et l’équipe a fait un boulot fantastique. » On ne reverra plus l’Australien, vainqueur d’une 5e étape qu’aura largement animé le vétéran Jens Voigt (41 ans), échappé dès le kilomètre 14 avec quatre autres coureurs, et rattrapé dans la montée finale.
Si la victoire finale semble désormais promise à l’Australien, le suspense reste entier pour l’attribution des deux autres marches du podium. Andrew Talanski, 2e à 32’’, et le Néerlandais Lieuwe Westra, 3e à 42’’ sont pour l’instant les mieux placés. Mais les Français Jean-Christophe Péraud (4e à 49’’) et surtout Sylvain Chavanel (6e à 53’’) peuvent toujours espérer s’incruster dans le tableau final. Leur dernière chance, les 9,6 kilomètres de contre-la-montre dans la montée du col d’Eze dimanche. Pour trouver trace d’un Français sur le podium de Paris-Nice, il faut remonter à 2009 et la 3e place d’un certain Sylvain Chavanel.