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Philippe Wagner intègre son équipe cycliste en continentale, et lance l’objectif pro team 2025

Philippe Wagner avec deux membres de son équipe

Philippe Wagner avec deux membres de son équipe - Philippe Wagner cycling

À la tête d’une célèbre marque de charcuterie au nom éponyme, Philippe Wagner lance son équipe cycliste à l’échelon continental (troisième division du circuit international), en s’associant au Belge Geoffrey Coupé. En tant que président et sponsor majoritaire, Philippe Wagner a pour but de créer un groupe uni composé de cyclistes internationaux, et ainsi devenir une "pro team" à compter de la saison 2025.

Revenir à la genèse du cyclisme. Sentir la course. Philippe Wagner ne veut pas d’une équipe sans identité. Amoureux de ce sport qui lui "met les frissons", ce chef d’entreprise s’est mis en tête de partir de rien pour arriver à tout. Objectifs atteints en National 1 (doublé sur Paris-Troyes, course 2.1 pro), il est désormais temps de passer à l’échelon supérieur : la continentale. Philippe Wagner Cycling devient donc Philippe Wagner / Bazin. Une équipe qui va concourir sous licence belge.

Comment est-ce qu’on passe de rien à l’objectif de devenir une pro team?  

On va dire les choses simplement, il y a dix-huit mois on n’existait pas. On est passé de zéro à Nationale 1. Mais aujourd’hui on est dans le top 5 français. On est quand même remporté Paris-Troyes qui est une course pro en plaçant nos coureurs à la première et deuxième place. On a donc démontré ce qu’on était capable de faire. Désormais on souhaite développer une marque en même temps que notre projet sportif. On a une belle histoire à raconter. On va grandir au fur-et-à-mesure, et c’est pour ça que le vrai projet, c’est de passer pro team en 2025.  

Vous souhaitez investir pendant la période estivale pour bâtir une équipe autour d’une "pépite internationale". Comment comptez-vous vous y prendre   

Soit on la trouve, soit c’est elle qui viendra vers nous. Il faut se laisser de l’espace. Les pépites on ne les trouve pas comme ça, parfois il faut soulever des cailloux. On a des idées, mais on attend la fin du championnat de France (du 22 au 25 juin) pour lancer notre mercato. Ce sera à partir de là qu’on pourra commencer à poser des vraies bases.  

Dans le cyclisme, chaque équipe à plus ou moins une identité. Quelle serait la vôtre?

Je veux que l’on sache où est-ce que l’on va, et pourquoi on le fait. Je veux également que l’on ne s’interdise rien. C’est vraiment important. On va être confronté à des grosses équipes avec des mécaniques bien huilées, et une organisation précise. Chez nous on doit se donner de la souplesse. On n’a pas les moyens de faire comme eux, donc on va le faire autrement. On va devoir s’entraider. Moi par exemple je pourrais dire que je suis juste président. Mais non! Je passe aussi des bidons sur certaines courses et je mets la main à la pâte. Dans l’esprit, on aimerait s’identifier à l’AJ Auxerre pendant ces années folles dans le football. Et pour prendre un exemple dans le cyclisme, on pourrait se rapprocher de l’équipe Intermarché-Circus-Wanty au niveau de la construction.  

Aujourd’hui dans le vélo tout est calculé. Nous on veut des coureurs qui ont le sens de la course. D’où notre slogan ‘’on fait la course en tête’’. Il faut que l’on soit des guerriers avec le couteau entre les dents !  

Le projet pro team est ambitieux et onéreux. Comment garantir aux coureurs, aux sponsors, au staff, de ne pas mettre la clé sous la porte avant d’y arriver?  

Si on n’est pas pro team en 2025, on sera pro team un peu plus tard. Le projet continuera. Si on ne réussit pas et qu’il faut se donner une ou deux années de plus, eh bien on le fera. Parce que c’est aussi un projet d’entreprise. Et ça je veux que mes coureurs le comprennent. On veut développer notre marque, et par effet miroir les résultats de l’équipe apporteront de la notoriété et aideront à développer la marque. Ensuite, je suis le directeur de l’entreprise. Il n’y a pas de groupe multinational qui vient compliquer les choses. Et enfin, on a des acteurs qui se sont lancés dans le projet initial, et qui au fur-et-à-mesure évoluent avec nous dans leur participation. On n’est pas centré sur un seul sponsor.  

Avez-vous déjà quelques coureurs en tête ? Qui font envie, rêver?  

J’ai eu plusieurs noms qui m’ont donné envie. Mais quand on a été coureur de très haut niveau, comment est-ce qu’on peut redescendre à un simple niveau Conti ? Elle est là la difficulté. Même si un coureur me dit qu’il a envie de nous rejoindre, va-t-il réussir à trouver sa place dans l’équipe ? Donc est plutôt en train de regarder pour recruter des jeunes pouces, et des coureurs qui ont pu être oubliés à droite ou à gauche. Ou également des coureurs qui font partie de mon club. Il ne faut pas les oublier. Pour le moment je n’ai pas encore de noms à donner. Mais on souhaite miser sur un collectif avec des jeunes qui roulent aux côtés d’anciens coureurs du peloton international. En revanche, peu importe le niveau, on ne prendra pas de coureurs qui ne s’identifient pas à nos valeurs. Ça ne matcherait pas à ça ne servirait à rien.  

par Mattéo Rolet