Baugé, graine de photographe

Grégory Baugé - -
D’un côté, le professeur, Mamedy Doucara. De l’autre, l’élève, fan de photographie, Grégory Baugé, triple champion du monde de vitesse individuelle et en pleine préparation des Jeux Olympiques. C’est dans l’enceinte de l’INSEP que le champion de taekwondo a donné rendez-vous au pistard pour une séance photo. Alors quand Doucara a accepté de ‘‘coacher’’ Baugé l’espace d’une séance, le moment ne pouvait que tourner à la rigolade entre ces deux ‘‘ambianceurs’’. Notamment parce que Doucara est en retard... Une vieille habitude à en croire l’intéressé, qui salue Baugé à son arrivée. Ce dernier est étonné d’apprendre que c’est dans cette pièce d’une vingtaine de mètres carrés de l’INSEP que Doucara a réalisé une grande partie de ses clichés.* C’est dans cette même pièce qu’il apprendra les rudiments de la photo à son étudiant.
Très sérieux, Grégory assiste au déballage du matériel : flash, trépied, appareil photo, lumière d’ambiance, réflecteur… Doucara fait rarement le voyage à vide. Il parle. Beaucoup. Semble même embrouiller son interlocuteur. Il est aussi dérangé à de nombreuses reprises par ses amis sportifs et modèles de l’INSEP qui passent par là. Mais il ne quitte jamais son sourire. « C’est peut-être beaucoup pour toi, mais on n’a finalement pas grand-chose, explique le photographe. Si on empile le matériel, ça devient vite inconfortable. On essaye de joindre l’utile à l’agréable. C’est comme le vélo. On essaye d’être le plus léger possible pour aller le plus vite possible. » Une demi-heure d’installation et la séance photo peut commencer.
Doucara : « Ce n’est pas un jetable ! »
Et c’est dans la rigolade que les deux hommes échangent. Notamment lorsque Baugé s’empare de l’appareil. Le cycliste est surpris de constater la complexité de la machine. Alors forcément, les vannes fusent. « Ce n’est pas un jetable », lui balance Doucara. Baugé ne se démonte pas et tente de guider son modèle. « Prenez un air sérieux. Regardez en l’air. Mettez-vous de profil. » La deuxième vanne tombe. « Il faut que tu sois convaincant », lâche Doucara. La mise en route est difficile, mais l’élève se montre studieux et écoute les conseils. A l’issue de la séance, il mesure le chemin à parcourir. « C’est bien d’avoir cet avis, explique Grégory Baugé. C’est un sportif, mais il évolue dans le milieu du travail. Il ressent les choses. Quand il nous parle, on a l’impression que c’est comme notre sport : souci du détail, remise en question. C’est bizarre car je ne pensais pas cela. C’est bon à savoir. »
*Le site de Mamedy Doucara : www.kelebarapictures.com
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Baugé et son arme de guerre|||
Le vélo est caché, protégé des regards indiscrets. Grégory Baugé ne s’est autorisé que quelques discrets entraînements à l’INSEP avec son nouveau vélo Look. Avec son entraîneur Florian Rousseau, il enchaîne les bonnes séances. « Tu es toujours allé plus vite par rapport à ce que je te lançais. Ce n’est pas le vélo qui fait tout », lui glisse le coach. Ce n’est que le 24 mai que le champion du monde a officiellement présenté sa nouvelle monture jaune à la presse. « C’est un bijou, une F1, une arme de guerre. On peut tout employer, salive le pistard. Je sens vraiment une différence avec l’ancien. On essaye toujours de gagner en légèreté et en aérodynamisme. J’ai hâte d’être aux Jeux sur ce vélo. C’est moi qui ai testé ce vélo pièce par pièce au niveau de la fourche, du pédalier, du cintre, de la potence… C’est ce qui me fait dire que c’est presque un vélo fait pour moi. »
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3- Muffat, c'est boulot, dodo, JO