Piste : Rousseau, partir pour mieux revenir ?

Florian Rousseau n'est plus l'entraineur des pistards français - -
Le coup de tonnerre est venu de Minsk. L’annonce de la démission de Florian Rousseau de son poste d’entraineur national de la piste a créé un choc dans le cyclisme français, et avec des répercussions bien au-delà, tant le sprint a longtemps été une spécificité tricolore. « J’ai été choqué », déclare Grégory Baugé, quadruple champion du monde de vitesse individuelle et élève de Rousseau. Ce dernier, s’il n’a pas prévenu son protégé, et il s’en est excusé directement auprès de lui par téléphone, justifie sa décision par un ras-le-bol qui ne date pas d’hier. « En 2011, j’avais fait un constat alarmiste, explique-t-il. La pratique diminue, les coureurs et les entraineurs ne sont pas formés, la détection est en panne. » La question des moyens revient en boucle par rapport aux autres grandes nations, comme la Grande-Bretagne, reine des anneaux depuis Pékin en 2008, mais l’ancien champion olympique insiste pour dire que le problème réside avant tout dans le manque de communication avec la fédération : « Les techniciens ne sont pas assez consultés, il y a une fracture. »
La décision n’a pas surpris l’ancienne DTN Isabelle Gautheron. « Il se posait pas mal de questions par rapport au projet fédéral », raconte celle qui a rendu son tablier en octobre et n’a toujours pas de successeur. Le départ pour la Russie de Benoit Vétu, patron du pôle France à Hyères depuis 2005, avait donné le la. Si elle refuse d’endosser les raisons de la fracture (« les entraineurs l’ont peut-être eux même cultivée »), Gautheron admet qu’« on est arrivé au bout d’un système mis en place en 1995 ». Pour celle qui a eu la charge de l’organisation du cyclisme pendant quatre ans, « des gens sont en place depuis très longtemps ». De toute façon, « la Fédération a besoin de faire son coming out ». En attendant, celui fait par Rousseau à l’issue des Mondiaux, inquiète. « Ce serait dommage qu’il quitte la Fédération », se risque Gautheron. Mais se risque-t-elle vraiment ? Après avoir claqué la porte, Rousseau ne reviendrait-il pas par la fenêtre avec le costume de DTN ?
Baugé : « Comment faire pour changer de nationalité ? »
L’intéressé ne nie pas son intérêt. « Je n’ai pas fermé la porte à la FFC, j’espère rencontrer le président Lappartient rapidement. » Gautheron encore, décidément intarissable : « Rousseau a la vision la plus réaliste du haut niveau, c’est le candidat idéal, c’est un peu dommage que ça arrive si tard. » Rousseau à nouveau : « Je ne dis pas non mais pas à n’importe quelles conditions ». Une vision et des budgets. « Il nous faut plus d’argent pour concurrencer les Anglais, les Allemands et les Australiens ».
Le futur vélodrome de Saint-Quentin ne résoudra pas tout. Les années passent. « Minsk était le premier rendez-vous de l’olympiade de Rio. On a pris du retard à Pékin, et encore plus à Londres », constate Rousseau. Le changement pour les JO 2016 ? Trop tard estime Baugé. « On est la génération sacrifiée, les Baugé, Pervis, Almeida… » Le triple vice-champion olympique dit avoir « perdu une épaule ». Plus grave, il n’exclut plus rien. « Comment faire pour changer de nationalité ?, a-t-il twitté. Je me sens obligé de trouver des solutions. Mon objectif dans ma carrière c’est d’être champion olympique, c’est l’or ou rien d’autre. »
Comment faire pour changer de nationalité?
— Baugé Grégory (@enkounia) February 25, 2013
Le titre de l'encadré ici
Des Mondiaux réussis pour les Bleus|||
En cette année post-olympique, l'équipe de France a affiché un bilan intéressant lors des Mondiaux de Minsk avec quatre médailles dont deux en or. Retrouvez tous les résultats et actualités des Bleus lors de ces Mondiaux.