Quatre pistes pour réformer le cyclisme

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Réformer le World Tour
En lançant son nouveau système en 2006 - il s’appelait alors le ProTour - l’UCI a cédé à la pression des grosses écuries en créant un système de ligue fermée. C’est en tout cas ce que dénoncent ses principaux accusateurs. Car pour se faire une place dans l’élite du cyclisme mondial, et ainsi participer à toutes les grandes courses dépendant de ce World Tour, il faut répondre à plusieurs critères édictés par l’UCI. Et parmi ces critères, certains sont pointés du doigt. Soucieuse de favoriser l’essor du cyclisme dans des contrées ‘‘exotiques’’, l’instance internationale accorde de précieux points à des coureurs qui participent notamment aux courses asiatiques. Une raison qui a poussé AG2R et Lotto à engager un coureur iranien la saison dernière. Rebelote cette année avec Vincent Lavenu qui s’est attaché les services du Lituanien Gediminas Bagdonas et du Kazakh Valentin Iglinskiy. Certaines équipes françaises, comme Europcar, ont ainsi préféré faire le deuil d’une licence en World Tour et de se concentrer sur la formation. Les résultats ne leur donnent finalement pas tort…
Création d’un observatoire des performances
L’idée est signée Frédéric Grappe. L’entraîneur de la FDJ préconisait cette semaine sur son compte Twitter la création d’un « observatoire des performances ». Et de poursuivre : « La création d'un observatoire des performances permettrait l'étude de l'évolution des perfs dans le temps et de classifier les performances (…) Bien évidemment, un organisme complètement indépendant chargé d'analyser les performances avec une méthodologie scientifique. » Une condition, néanmoins : que le suivi soit validé par une personne compétente qui suit le dossier. Et c’est là que le bât blesse. Le passé a déjà montré que l’entourage des coureurs avait parfois une influence particulièrement négative sur les cyclistes.
Faire le ménage dans l’entourage des coureurs
Sans surprise, Christian Prudhomme a fait part de son émoi au moment de rencontrer la presse, quelques minutes après la radiation des palmarès de Lance Armstrong. Le patron du Tour n’a pas oublié de saluer le jeune sportif qu’était le Texan « avant de se fourvoyer ». Prudhomme en a profité pour pointer du doigt l’entourage des coureurs demandant à l’UCI de faire le ménage. Dans le viseur de l’ancien journaliste : les médecins véreux, bien sûr, mais sans doute des patrons d’équipe impliqués par le passé et qui continuent aujourd’hui de sévir dans le peloton.
Créer une vaste commission indépendante antidopage
Certains réclament aujourd’hui la création d’une commission indépendante sur le dopage. « Il est important de se souvenir que si aujourd'hui est un jour historique pour le sport propre, cela ne garantit pas que le sport sera toujours propre à l'avenir, indique un communiqué de l’Agence antidopage américaine (USADA) publié le jour de la chute d’Armstrong. Seule une commission vérité et réconciliation indépendante pourrait guider le cyclisme vers de réelles réformes et faire naître l'espoir d'un vrai changement par rapport au passé. » Aujourd’hui en place, l’AMA (Agence mondiale antidopage), financée par les gouvernements et fédérations internationales, est déjà responsables des progrès effectués. C’est elle qui fixe le cadre de la lutte antidopage. Mais c’est sa proximité avec lesdits gouvernements et fédérations qui fait justement grincer quelques dents.