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Seigneur : « Alberto n’a jamais douté »

Eddy Seigneur

Eddy Seigneur - -

Ancien vainqueur de l'étape des Champs-Elysées, Eddy Seigneur s’occupe maintenant d’Alberto Contador chez Astana. Il évoque le Tour de l’Espagnol, menacé jusqu’au bout par Andy Schleck.

Eddy, comment avez-vous vécu le contre-la-montre entre Bordeaux et Pauillac pendant lequel Alberto Contador a failli tout perdre ?
C’était un peu stressant en début de contre-la-montre puis la tendance a changé. Ca nous a soulagé dans le final. Alberto était stressé mais vraiment soulagé au final. Je sais qu’il était très stressé car Andy lui a mis la pression par rapport aux médias. C’était un Tour de France difficile à gérer.

Comment avez-vous trouvé votre coureur pendant ces trois semaines ?
Sur le Tour, je l’ai toujours trouvé très serein. Physiquement Andy et Alberto se valaient dans la montagne. La différence s’est faite au contre-la-montre. Alberto était tout le temps très concentré sur le sujet et n’a jamais douté une seule fois.

On pouvait quand même s’inquiéter après son contre-la-montre raté au Dauphiné Libéré ?
C’était inquiétant ce CLM mais avec son entraîneur ils ont du analyser les choses. Alberto était peut être moins fort physiquement que l’an dernier mais mentalement il était plus frais pour porter le maillot jaune et mettre la pression sur Andy.

Comment est-il au quotidien ?
J’ai un grand respect pour ce garçon. Il a une histoire difficile. Ce qui lui arrive ce n’est que du bonheur. C’est une personne vraiment agréable. Quand je vois comment il est vu dans les médias ça m’embête. Il dit toujours merci. Hier soir, il a eu des mots pour le staff et ses coéquipiers. C’est un leader qui sait rendre la monnaie.

Quel est votre avis sur la polémique qui l’oppose à Schleck lorsque ce dernier a déraillé ?
On ne change pas de dérailleur dans une côte. Alberto a été sifflé et ça l’a blessé. On dit qu’Alberto est plus réservé mais c’est aussi sa manière de se protéger pour éviter des erreurs de langage. Andy et Alberto sont amis en dehors mais sur le vélo c’est la guerre. Il n’y a pas de cadeau à faire dans le vélo. Il faut se battre pour la victoire.