Tour d’Espagne : Contador sait toujours dégainer

Alberto Contador - -
Il a franchi la ligne d’arrivée en affichant le chiffre sept avec ses deux mains. Sept comme le nombre de Grands Tours qu’Alberto Contador a remportés avec une deuxième Vuelta ajoutée à son palmarès ce dimanche à Madrid. A un très gros détail près. En terminant premier du classement général du Tour d’Espagne, l’Espagnol n’a glané que son cinquième Grand Tour après avoir été destitué, en février dernier, d’un Tour de France et d’un Tour d’Italie par le Tribunal arbitral du sport (TAS), conséquence de son contrôlé positif au clenbutérol lors de la Grande Boucle en 2010. Des disqualifications ajoutées à une suspension rétroactive de deux ans (qui n’a donc en fait duré que six mois). Un mois après être sorti du placard, « le Pistolero » s’est offert une revanche.
« C’est une victoire très spéciale après tout ce qui s’est passé et qui m’a beaucoup touché, a déclaré le natif de Madrid. Lorsque vous obtenez quelque chose de si difficile, vous le savourez de manière très spéciale. » Le leader de la formation Saxo-Bank a en effet dû batailler pendant trois semaines pour retrouver l’ivresse de la plus haute marche d’un podium. Joaquim Rodriguez, Christopher Froome et Alejandro Valverde lui ont longtemps donné du fil à retordre. Malgré de nombreuses attaques, Contador s’est longtemps cassé les dents sur l’indéboulonnable Rodriguez, porteur du maillot rouge de la 4e à la 16e étape. Il a finalement attendu la 17e étape pour porter le coup de grâce en adaptant sa stratégie.
Avec panache, en plus
Incapable de distancer la concurrence sur les forts pourcentages du Cuitu Negru ou de l’ascension du Lagos de Covadonga, Contador s’est lancé dans une échappée au long cours entre Santander et Fuente Dé, jeudi. L’obstination a payé. Et malgré une dernière attaque de Joaquim Rodriguez qui l’a vu concéder 50 secondes, l’Espagnol a bien rallié Madrid avec le maillot rouge sur les épaules. « Souvent, les gens pensent que c'est facile de gagner, mais non, ça ne l'est pas, a-t-il rappelé. Je dédie cette victoire aux gens qui sont passés par de bons, mais aussi de mauvais moments. Ce sont eux qui ont été mon moteur sur cette Vuelta. » De retour à la compétition début août, Contador a réussi son pari de remporter la Vuelta alors qu’il n’avait accumulé que six jours de course lors de l’Eneco Tour. Il compte surfer sur ce succès du renouveau lors des Mondiaux le 23 septembre prochain dans le Limburg (Pays-Bas) en compagnie d’Alejandro Valverde et Joaquim Rodriguez, respectivement 2e et 3e du général sur cette Vuelta.