Tour de France : au tour de Kohl de tomber

Bernhard Kohl est le quatrième coureur contrôlé positif lors du dernier Tour de France 2008. Après Ricardo Ricco et Leonardo Piepoli (Saunier-Duval) et après son partenaire chez la Gerolsteiner, Stefan Schumacher, Kohl a été confondu lui aussi grâce à des tests sanguins. Une fois encore, c’est la CERA, l’EPO à effets retard, qui est en cause, un constat depuis certifié par l'Agence Française de lutte contre le dopage. « L'AFLD confirme que son département des analyses à Châtenay-Malabry lui a rapporté deux analyses anormales constatant la présence d'EPO Cera dans des prélèvements sanguins effectués les 3 et 15 juillet 2008 avant et durant le Tour de France sur le cycliste autrichien Bernard Kohl. »
La fin d'un mythe en Autriche
Suite à cette annonce, Kohl devrait encourir deux ans de suspension, perdre sa troisième place lors du Tour de France au profit du Russe Denis Menchov (Rabobank) et abandonner son maillot à pois au vainqueur du Tour (Carlos Sastre (CSC). Le coureur autrichien a désormais dix jours pour demander une contre-expertise (une analyse de l’échantillon B, venant ou non, confirmer les résultats obtenus par l’échantillon A).
Kohl pourrait également voir son engagement avec l’équipe cycliste belge Silence-Lotto, team avec lequel ce dernier s’est engagé pour trois ans, rendu caduque si les résultats de la contre-expertise venaient confirmer sa prise de CERA. « Nous n'avons pas pu encore parler avec Bernhard. Mais si le test se confirme, nous prendrons les mesures nécessaires », a déclaré Geert Coeman, le patron de Silence-Lotto. Le directeur sportif de l’équipe cycliste, Marc Sergeant, a du mal à digérer la nouvelle. « Nous avons dépensé beaucoup d'énergie et de temps pour faire venir ce que nous pensions être un gros renfort. Je me sens trahi », a déclaré ce dernier à la télévision publique belge Sporza.
La Gerolsteiner jette l'éponge
Sergeant n'est pas le seul à s'être senti floué par Kohl. Toute l'Autriche, qui l'avait porté aux nues suite à sa troisième place lors du dernier Tour de France, a désormais un goût bien amer dans la bouche en évoquant son nom. Hans Michael Holczer, le patron de la formation allemande Gerolsteiner, n'a pas tardé à réagir. « C’est incroyable. J’ai parlé avec Bernhard Kohl il y a quelques jours. Il m’a assuré qu’il n’avait rien fait, qu’il n’avait rien à voir là-dedans, rien à voir avec le dopage. Je ne sais pas trop quoi dire. Je vais assumer les conséquences de tout ça. Je vais devoir quitter le monde du cycliste, je dois capituler devant cette énergie criminelle. Je ferais la même chose que pour Schumacher et j’intenterais des actions en justice contre Kohl. »
Ecœuré, Holczer n’a pas tardé à mettre ses menaces à exécution. En effet, la Gerolsteiner se retire de la compétition cycliste. Une fin prématurée pour une formation qui, faute de sponsor, devait de toute façon, disparaître à l’issue de la saison. Conséquence : il n’y aura pas de coureur de la Gerolsteiner au départ du Tour de Lombardie samedi prochain.