Tour de France femmes: le quotidien peu reposant des assistants de la FDJ-Suez

C’est le facilitateur de l’équipe. A 53 ans, Vincent Bengochea est l’un des quatre assistants pour la FDJ-Suez depuis quatre ans, c’est déjà son troisième Tour de France avec l’équipe féminine. “On est jamais fatigués”, rassure le passionné avec un accent tout droit venu du Pays Basque. “C’est que du plaisir d’être là”. Et de la passion, il en faut quand on est assistant.
Tous les jours, c’est réveil à 5H30 pour Vincent. “A 6H petit déjeuner, 6H10, dans le camion pour préparer les sandwichs pour le staff. Décollage du bus à 7H30 avec Gigi !” A peine arrivé, le luzien file reconnaître le départ. “Comme ça, quand les filles vont à la présentation, elles savent par où passer pour perdre le moins de temps possible”. En fait, Vincent c’est un peu le papa pour les coureuses de la FDJ-Suez.
80 grammes de glucose par heure
Les filles parties sur la ligne de départ, l’ancien militaire, désormais à la retraite, monte à bord de son bolide. Objectif : atteindre le premier point de ravitaillement. “Personne n’a peur en voiture ?” Car le trajet va être sportif. Il faut arriver avant le peloton au kilomètre 88, en prenant un itinéraire hors course, bien plus long. “C’est vrai que si on se trompe de route on peut vite perdre du temps et louper un point de ravitaillement, ce n’est pas la fin du monde mais c’est embêtant”, ajoute l’assistant.
Finalement, tout se passe comme prévu et au kilomètre 88,5, Vincent attend ses coureuses. “Sur la course, dans les bidons c’est surtout de la poudre avec du glucose. Elles doivent prendre 80 grammes de glucose par heure entre les barres, les gels et les boissons. Chaque fille a ses propres bidons. On pèse même le grammage du glucose. Tout est calculé et étudié en amont.”
Une vingtaine de minutes plus tard, l’échappée passe avant que le peloton ne fasse son apparition. Les coureuses ont repéré leur assistant et se placent à droite. Un, deux, trois bidons, le ravitaillement est terminé, Vincent est satisfait. “J’ai donné à Amber, Loes et Léa. Léa prend souvent pour Evita, on évite de faire prendre le risque à Évita de tomber en récupérant un bidon.”
“Donnez nous des tickets à gratter”
Direction l’arrivée désormais pour la voiture de la FDJ-Suez. Jusqu’au Grand Bornand, lieu de l’arrivée, le public, un brin chauvin, applaudit et crie lors du passage de l’équipe française. “Donnez-nous des tickets à gratter”, “de l’argent”, c’est le quotidien Vincent à bord de sa voiture floquée aux couleurs de l’équipe et du sponsor de Jeux d’argent. A l’arrivée, Vincent emmène des sodas à ses coureuses, épuisées après les 166 km entre Champagnole et le Grand-Bornand. La suite de la récupération se fait au bus. Un véhicule dernier cri où les françaises peuvent se doucher, se reposer et même débriefer dans une “salle de réunion”.
A l’hôtel, place aux massages, Vincent Bengochea s'occupe de deux coureuses pendant 45 minutes : Léa Curinier et Loes Adegeest. “Et quand on a fini les massages, on va préparer les bidons pour le lendemain !” Des journées très chargées mais plus qu’utiles à l’équipe. “Les victoires, ça se joue sur des petits détails, et nous on est là pour veiller à ces petits détails”, sourit Vincent. “On commence à être fatigués mais ça n’est rien par rapport à ce que font les filles. Nous on est dans les voitures climatisées, pas sur un vélo donc on n’a pas à se plaindre.” Finalement, la plus belle des récompenses pour Vincent Bengochea, ce serait de voir une de ses coureuses lever les bras ce dimanche à l’Alpe d’Huez.