Bardet, l’éternel insatisfait

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Romain Bardet est gourmand. Trop sans doute. Pour le deuxième Tour de France de sa jeune carrière, le coureur AG2R-La Mondiale n’a pourtant pas à rougir de sa 6e place à Hautacam, à 1’53 de l’intouchable Nibali. « Quand il attaque, plus personne ne se dit qu’il est capable d’y aller, soupire d’ailleurs le Français. Tout le monde l’a regardé partir. On s’est tous regardé et on s’est dit que ce n’était pas possible de le suivre. Il y a Nibali et une deuxième course après entre les autres. Sans faire offense aux deux gros favoris absents (Froome et Contador, ndlr), il est au moins aussi fort qu’eux. »
Voilà pour l’hommage au probable futur vainqueur du Tour. Si Romain Bardet s’incline face à la supériorité de l’Italien, il garde pourtant un goût amer de cette 18e étape. « Je perds du temps sur Van Garderen, regrette-t-il. C’est une déception personnelle. »
Lavenu : « Il n'a pas à être déçu »
A peine consolé par la belle performance de son équipier Jean-Christophe Péraud, bien parti pour finir sur le podium, Romain Bardet voit sa 5e place fragilisée avant le chrono de samedi à l’issue duquel l’Américain devrait logiquement le dépasser. « Van Garderen sera difficile à battre samedi, reconnait son directeur sportif, Julien Jurdie. Romain est tellement exigeant avec lui-même qu’il s’en veut de ne pas avoir pu suivre Tejay. »
L’appétit venant en mangeant, Bardet se voyait bien se battre jusqu’au bout avec les premiers poursuivants de Nibali. Son esprit de compétiteur pourrait l’aider à ne rien lâcher. « Romain est déçu car c’est un éternel insatisfait, observe Vincent Lavenu, manager d’AG2R-La Mondiale. C’est la marque des champions. Il n’a pas à être déçu. C’est un jeune coureur, son deuxième Tour. Il va finir cinquième ou sixième et c’est déjà extraordinaire. »
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