RMC Sport

Cavendish, la moto du Tour

Mark Cavendish

Mark Cavendish - -

Impressionnant vainqueur de la 18e étape ce vendredi à Brive-la-Gaillarde, le coureur de la Sky a signé son 22e succès sur la Grande Boucle. Et démontré au passage qu’il restait bien la référence du sprint mondial.

Les Brivistes sont habitués à voir passer les avions qui viennent atterrir au petit aéroport de la vallée de la Dordogne. Les fusées sont elles beaucoup plus rares. Pourtant, ce vendredi, c’est bien un engin spatial qui a traversé les rues de la ville, avec le maillot de champion du monde sur les épaules. Auteur d’un sprint supersonique, Mark Cavendish (Sky) a signé avec une autorité déconcertante son 22e succès sur le Tour de France, égalant au passage le nombre de victoires d’étape de Lance Armstrong, en devançant Matthew Goss (Orica-GreenEdge) et Peter Sagan (Liquigas), le porteur du maillot vert. Rattrapé dans les ultimes encablures par les sprinteurs, Nicolas Roche (AG2R La Mondiale) a vu passer l’éclair de la Sky. « Waouh ! C’est impressionnant, lâche-t-il à l’arrivée. J’ai dû lancer le sprint vraiment tôt. On voyait les sprinteurs débouler dans l’avant-dernière ligne droite. Quand on a vu déboiter Cavendish sur la droite de la route, Luis Leon Sanchez (Rabobank) s’est mis en roue libre et moi je n’avais plus rien. »

Malgré une côte de 4e catégorie placée à dix kilomètres de l’arrivée, Cavendish s’est arraché pour franchir cette difficulté avec le peloton afin de ne pas hypothéquer ses chances de victoire. La suite a bluffé Cyrille Guimard. « C’est un final idéal pour lui, avec des hommes en tête et des équipes qui roulent pour aller les chercher, souligne le membre de la Dream Team RMC Sport. Il a bien été emmené par Wiggins et Boasson Hagen, il a pris l’aspiration sur les hommes de tête et s’est retrouvé à 70km/h. Personne n’a pu rester dans sa roue et il creuse un écart de pratiquement une vingtaine de mètres. C’est du grand Cavendish ! On a retrouvé le maître des sprints. »

Guimard : « Une forme de libération »

Le roi du sprint a en effet mis fin à une disette de plus de deux semaines, lui qui ne s’était imposé que lors de la 2e étape à Tournai. Une éternité pour le coureur de 27 ans, habitué à régner sans partage sur les emballages de la Grande Boucle, avec 5 victoires d’étape en 2010 et 2011, 6 en 2009 et 4 en 2008. Pire, Peter Sagan et André Greipel, son éternel rival, ont chacun signé 3 victoires d’étape depuis le départ de Liège et avaient ainsi pris provisoirement le leadership du sprint mondial. « Dans l’expression de Cavendish sur la ligne d’arrivée, même s’il est toujours expansif, il y avait comme une forme de libération », met en avant Cyrille Guimard. A deux jours de l’arrivée sur les Champs-Elysées et une semaine de la course en ligne de « ses » Jeux Olympiques de Londres, le Cav’ a bel et bien montré que le patron, c’est lui !

Alexandre Alain avec GQ, PYL, RP