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Cavendish, le géant vert

Cavendish bras levés, une image déjà vue quatre fois sur ce Tour 2011.

Cavendish bras levés, une image déjà vue quatre fois sur ce Tour 2011. - -

Avec sa quatrième victoire sur le Tour 2011, sa 19e sur les quatre dernières éditions, le Britannique a presque assuré son maillot vert. Et se rapproche tout doucement du record de victoires d’étapes sur la Grande Boucle.

Cavendish plus fort que Merckx ? Que les historiens du cyclisme se rassurent, on n’a pas abusé de la bière britannique. L’homme de l’île de Man ne sera jamais l’égal du quintuple vainqueur du Tour. Mais Mark pourrait bien dépasser Eddy sur un plan : le nombre de victoires d’étapes sur la Grande Boucle, dont Merckx est recordman du genre avec 34 succès. Ces quatre dernières années, 2011 comprise, le Britannique a engrangé la bagatelle de… 19 étapes sur le Tour ! Un appétit d’ogre. « Aucun sprinteur n’a jamais fait ça dans l’histoire du Tour, indique Christian Prudhomme, le directeur de la course. Finalement, on a bien fait de densifier le parcours en première semaine et de mettre des murs avant certaines arrivées. Sinon, il aurait tout raflé ! »

S’il passe les Alpes sans encombre, son total a même de grandes chances de se monter à vingt dimanche prochain avec l’étape des Champs-Elysées, remportée par Cavendish en 2010 et 2009. De quoi porter sa moyenne à cinq succès par Tour. S’il maintient le rythme, le Britannique pourrait donc rejoindre Merckx en 2014. Il n’aura alors que 29 ans. Avant cela, il aura l’occasion de dépasser le Luxembourgeois Nicolas Frantz (20 succès), l’Américain Lance Armstrong (22), les Français André Darrigade (22), André Leducq (25) et Bernard Hinault (28). La seule chose qui pourrait le faire dérailler des rails de l’histoire ? La disparition de l’équipe HTC-Highroad. En grandes difficultés financières, la formation de Cavendish va certainement disparaître en fin de saison. Ses dirigeants ont même permis à leurs coureurs de négocier avec d’autres équipes. Et selon les derniers bruits de Radio Peloton, Cavendish devrait rejoindre Sky.

« Je dois juste tout donner sur les 200 derniers mètres »

Pourra-t-il y conserver sa domination ? Si la formation britannique met un « train » à sa disposition, un point qui doit être au centre des négociations, on peut le penser. Car les succès de Cavendish sont ceux du meilleur sprinteur au monde mais aussi, et presque surtout, de la meilleure équipe de la planète pour préparer des sprints. Quand le « train » HTC se met en marche, quelques kilomètres avant l’arrivée, et qu’il déroule ses wagons plein écran comme ce dimanche à Montpellier, personne ne peut battre Cavendish. Trop bien lancé. Trop rapide. « Je ne pourrais pas gagner autant sans le dévouement de ces gars-là, confirme le Britannique. Je suis très fier d’être associé à eux. Je dois juste tout donner sur les 200 derniers mètres pour les récompenser de tous ces efforts. »

Avec quatre victoires et le maillot vert sur les épaules, Mark leur a déjà rendu au centuple cette confiance mise dans ses jambes de feu. Sa victoire à Montpellier lui assure, sauf abandon ou razzia sans partage de José Joaquin Rojas sur tous les sprints, de ramener le paletot vert à Paris. Une première. Comme une preuve de l’évidence. Une anomalie de l’histoire enfin réparée. Dans le monde du sprint, il y a bien Cavendish et les autres. Loin derrière le géant vert.