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Ces histoires qui ont fait le Tour (13/23)

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A l’occasion de la 100e édition de la Grande Boucle, RMC Sport vous raconte chaque jour une petite histoire qui a contribué à la grande histoire du Tour. Aujourd’hui, gros plan sur Valentin Huot qui, victime de la chaleur et des amphétamines sur le Tour 1961, dû engloutir… soixante litres d’eau en deux heures et demie !

Le Tour 1961 fait face à une chaleur étouffante. Alors que Jacques Anquetil s’en va conquérir son deuxième sacre sur la Grande Boucle, un homme souffre du soleil comme personne. Et jamais. Son nom : Valentin Huot. Sur le contre-la-montre de 75km entre Bergerac et Périgueux, le Français termine épuisé. Vidé. Exténué.

A l’arrivée, le coureur de Mercier-BP-Hutchinson est en surchauffe. Et pour le 14 juillet, jour de fête nationale, Valentin Huot va marquer sans le savoir l’histoire du Tour de France. Filant tout droit vers sa chambre d’hôtel, le double champion de France 1957-1958 « n’a plus une goutte de liquide en lui. Il commence à inonder la pièce tellement il transpire, raconte Olivier Larizza dans son ouvrage « Le Tour dans tous ses états ! ». Alors il se met à boire. Un litre. Deux litres. Trois litres. Dix litres. Il atteint même le chiffre phénoménal de vingt-six litres. »

48 litres d’eau en moins de deux heures

Assoiffé, Huot ne peut plus s’arrêter. Une sorte de trouble obsessionnel compulsif incontrôlable. Il enchaîne les bouteilles d’eau et continue d’être un puits sans fond. « Au bout d’une heure, ce sont des dizaines de bouteilles qui se tiennent au garde-à-vous devant les portes de l’étage, précise le livre. Gêné de s’être métamorphosé en trou, il en commande de nouvelles au nom de ses équipiers. »

Victime d’une transpiration surabondante, le coureur gît dans un lit complètement mouillé. Son frère surgit, l’interpelle sur son état. Huot lui dit qu’il sort de la douche, avant de lâcher la vérité. « Sans doute les amphétamines ingérées régulièrement pour tenir le coup ». En 1h45, il en est déjà à quarante-huit litres !

Au final, Valentin Huot va siroter soixante litres d’eau en deux heures et demie, soit l’équivalent de deux baignoires ! Ce qui ne l’empêchera pas de finir la Grande Boucle à une honorable 39e place. Aujourd’hui, le septuagénaire coule des jours tranquilles « à l’ombre de ses châtaigniers chéris ». Bien loin de ses bidons et de sa sueur.

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XM