Ces histoires qui ont fait le Tour (15/23)

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Un vélo qui dépasse une moto, vous ne rêvez pas ! Alors que le Tour 1966 est le dernier de Jacques Anquetil, cinq fois vainqueur de l’épreuve, Lucien Aimar va entrer dans la légende. Le champion de France 1968 remporte son unique Grande Boucle grâce à une descente. Et quelle descente ! Lors de la 17e étape entre Briançon et Turin, le Français passe par toutes les émotions. « Après avoir perdu 8 minutes dans le col de Turini, il les avait reprises dans la descente », racontent Patrick Fillion et Laurent Réveilhac dans leur ouvrage « Petites histoires inconnues du Tour de France ».
Spécialiste de la descente, le coureur de l’équipe Ford France récupère le temps perdu grâce à un raid exceptionnel. Dans la descente du Mont Ventoux, Aimar dévale la pente à la vitesse supersonique de 130km/h ! « On n’a jamais plus relevé une telle vitesse, précisent les deux auteurs dans leur livre. Et il fallait voir les revêtements de l’époque ». A cette vitesse, la moindre chute lui aurait été fatale.
Une descente travaillée au millimètre
Si Lucien Aimar s’est confié à Philippe Bordas (photographe et écrivain français) sur SA descente mémorable, le tout sans tomber, le futur vainqueur du Tour 1966 décortiquait à la perfection tous les trucs et astuces d’un bon descendeur. Avec une précision extraordinaire, le Varois expliquait les détails pour ne pas perdre la moindre seconde. « Il avait ses trucs : le pneu avant moins gonflé pour plus de souplesse, le pneu arrière plus dur pour de meilleures relances ». Maître de son corps et roi de l’anticipation, Lucien Aimar « descendait sans presque jamais toucher les freins. »
Comme un skieur qui répète ses trajectoires avant de s’élancer, le vainqueur des Quatre jours de Dunkerque 1967 fait preuve d’une justesse extraordinaire. « Ne pas trop accélérer dans les lignes droites évite de freiner trop fort à l’entrée du virage, écrivent Fillion et Réveilhac à propos d’Aimar. Il est important de relancer dès le milieu de la courbe et éviter les déchets et les gravillons. » Une science du détail qui lui permet de glaner le Maillot Jaune à l’arrivée à Turin. Pour ne plus jamais le quitter jusqu’à l’arrivée à Paris. Oui, Lucien Aimar a remporté la Grande Boucle grâce à une descente à 130km/h. Un exploit qui n’est pas prêt d’être battu.
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