Cornillac met le grand plateau

Cornillac, entouré par Bernard Hinault et Laurent Jalabert - -
« C’est un kif ! ». Quand il évoque ses virées cyclistes, Clovis Cornillac a presque les yeux qui brillent. De la part d’un gaillard plutôt taillé pour la boxe ou le rugby, la confidence peut surprendre. D’ailleurs, chez ce grand amateur de sport, le vélo n’avait jusque-là pas occupé de place particulière : « Comme beaucoup, je suivais de loin les grandes courses, comme le Tour de France, raconte-t-il. J’ai quelques souvenirs d’Hinault ou de Fignon, mais je n’étais ni connaisseur, ni pratiquant. » C’était avant d’entamer la préparation et le tournage de La Grande Boucle, sous la férule de Jonathan Tryoen, entraîneur principal du Triathlon au Stade Français.
Quelques mois, 6000 kilomètres et plusieurs cols mythiques (Ventoux, Madeleine…) plus tard, Cornillac chope le virus. Du cyclisme, il connait aujourd’hui les tracas et les plaisirs : « C’est tellement difficile. Je me souviens par exemple d’un Brive-Limoges compliqué : un parcours casse-pattes, sous la flotte, à éviter les camions. Mais le plaisir vient de la souffrance et, sur le vélo, il y a toujours de la satisfaction au bout. J’ai été surpris de voir à quel point j’aimais ça. »
Le déclic du Ventoux
Au départ, le défi est de taille. Car Cornillac n’est pas taillé comme un grimpeur. A raison de cinq entraînements par semaine, l’acteur va s’affiner (il perdra 8 kg) et prendre confiance sur le vélo. Au bout d’un mois de préparation, Jonathan Tryoen l’emmène dans le sud de la France pour un stage plus ardu. Au programme, le mythique Mont Ventoux et ses 21 kilomètres d’ascension.
« J’étais très angoissé, se souvient-il, mon cœur battait vite. Un trac terrible, comme avant de monter sur scène, mais Jonathan m’a rassuré. Sur le retour, j’étais euphorique, comme si je volais sur le vélo. Ça a été un vrai déclic pour moi. » Une performance qui n’a pas surpris son entraîneur : « Si je ne l’en avais pas cru capable, on ne l’aurait jamais fait. Mais Clovis a le goût de l’effort et c’est un gros bosseur. C’est sa force mentale qui lui a permis de faire tout ça. »
Sur le Tour 2014 ?
Depuis, l’acteur en redemande. « Un jour de repos sur le tournage, dans les Pyrénées, Clovis me demande s’il on peut faire un col, pour le plaisir, se souvient Tryoen. Quelques heures plus tard, on grimpait le Port de Balès, hors-catégorie sur le Tour de France. Les gens l’ont reconnu et l’applaudissaient. »
S’il s’est reposé quelques semaines, Cornillac devrait vite reprendre la route: « Le patron de la marque "Look" m’a offert un cadeau incroyable : un vélo à mon nom. Je n’ai qu’une envie : le sortir et profiter ». Et pourquoi ne pas faire, comme dans le film, un Tour de France entier, à son rythme ? (rires) « Donnez-moi six mois pour me préparer, après pourquoi pas ! ». Rendez-vous donc, peut-être, sur le Tour 2014.
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