De la crème liégeoise pour le Tour

Bondées de spectateurs pour accueillir le prologue, les rues de Liège ont dignement fêté le grand départ du Tour de France ce samedi. Une ambiance que les coureurs ne sont visiblement pas prêts d’oublier.

« Le Tour est lancé », lâche Maxime Monfort, la ligne d’arrivée à peine franchie. Après 6,4 km de prologue dans les rues de Liège, le Belge de la formation RadioShack-Nissan peine à se remettre de ses émotions. Poussé par une foule immense, comme tous ses compatriotes dans les rues de la cité wallonne, le coureur de 29 ans sait qu’il vient de vivre un moment unique. « Le dernier kilomètre, c’était vraiment impressionnant », avoue-t-il. Un constat partagé par les 198 coureurs engagés sur cette 99e Grande Boucle. Deux heures avant le départ du premier coureur, à 14h, le parcours de ce prologue était déjà bondé. Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, n’attendait pas moins de 300 000 personnes.

Les rues de la « cité ardente » s’étaient évidemment parées pour l’occasion. A la manière du Grand Prix de Monaco, les balcons des appartements liégeois étaient pris d’assaut pour profiter d’une vue imprenable sur le passage des « héros » du jour. Drapeaux belges, wallons et français complétaient ce décor de kermesse géante. « C’était comme un vélodrome, lance Fabian Cancellara, le vainqueur de ce prologue. C’est encore une démonstration pour le monde que Liège et la Belgique sont la terre du cyclisme. Je suis fier d’être en jaune sur les routes de Wallonie. »

Gilbert : « Des moments rares dans une carrière »

Encore plus au centre de toutes les attentions que les autres coureurs du Tour de France, Philippe Gilbert, le héros de tout un peuple. Plusieurs heures avant qu’il ne s’élance, le coureur de l’équipe BMC était déjà attendu comme le messie. Entre chants de supporters et légère hystérie, l’ambiance autour du numéro un mondial de l’année 2011, en Une de tous les journaux du pays, tenait plus du stade de foot que d’une course cycliste.

« C’était bien, je remercie tout le monde pour l’ambiance, confie d’ailleurs le puncheur belge. C’était un des plus grands moments de ma carrière. C’est comparable au Mur de Huy (lieu d’arrivée de la Flèche wallonne, ndlr) ou à Liège-Bastogne-Liège. On a ressenti encore une fois la chaleur belge, et particulièrement celle de Liège. » Et d’ajouter, au moment de revenir sur sa très belle 9e place : « A aucun moment je n’ai eu l’opportunité de me relever car j’étais poussé par le public. Ce sont des moments rares dans une carrière. » Et ce n’est qu’un début, puisque la fête risque fort de continuer lors de la 1ère étape, disputée ce dimanche entre Liège et Seraing (198 km).

Alexandre Alain avec Georges Quirino