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Evans, c’est costaud

Cadel Evans

Cadel Evans - -

L’Australien, qui était passé au travers des chutes le premier jour et avait pu compter sur une bonne performance de son équipe dans le chrono dimanche (2e), a confirmé son excellente forme en remportant ce mardi à Mûr-de-Bretagne la 4e étape du Tour de France. Juste devant Alberto Contador, qui n’abdique pas.

Même pour lui, c’était « l’homme à battre ». C’était écrit, le jour de ses 29 ans, Philipe Gilbert devait remporter la 4e étape du Tour de France ce mardi à Mûr-de-Bretagne. Le Belge, déjà vainqueur samedi en Vendée, était le grand favori de cette arrivée similaire aux classiques ardennaises qu’il a dévorées au printemps. Et Cadel Evans était l’un de ceux qui en étaient persuadés la veille au soir. La pente finale, ces deux kilomètres à 6,9 % de moyenne, semblait promise au Wallon. Sur le podium, pourtant, aucune trace du coureur d’Omega Pharma-Lotto.

Car les bises des hôtesses, c’est bien l’Australien qui les a recueillies. Souvent raillé pour sa discrétion parmi les cadors du peloton jusqu’à son titre de champion du monde en 2009, l’ancien spécialiste du VTT, fan de Tintin et du Dalaï-Lama, a cette fois tenu tête à Alberto Contador. L’Espagnol, très grimaçant, a lancé les hostilités. Mais il a échoué d’extrême justesse, de 198 millièmes de seconde très exactement. Moins d’une demi-roue. « C’était un final incroyable, savoure Cadel Evans. Contador a fait le sprint, lui aussi. Je me suis surpris, je ne pensais pas gagner une étape comme ça. »

A une seconde du maillot jaune

Surpris ? Au regard des quatre premiers jours du Tour de France, le coureur de BMC est pourtant le seul des prétendants à la victoire finale à ne pas susciter la moindre petite inquiétude. Quand Alberto Contador perdait du temps à cause des chutes lors de la première étape, quand les frères Schleck ne rassuraient pas en ne prenant aucun relais dimanche lors du contre-la-montre par équipes, Cadel Evans, lui, regardait déjà vers la tête du classement. En Bretagne ce mardi, Thor Hushovd a d’ailleurs dû s’accrocher pour ne pas perdre la seule seconde d’avance qu’il possédait sur l’Australien.

Le Norvégien conserve le maillot jaune et ça arrange bien son premier poursuivant. Car à 34 ans, le sage Cadel Evans ne se voit en jaune « qu’à Paris », dans un peu moins de trois semaines. Sur le Critérium du Dauphiné, début juin, il y pensait déjà. « J’espère que cette fois, c’est pour moi, confiait-t-il. Chaque année, je fais tout mon possible, mais je n’ai pas toujours eu la chance avec moi. » Après cette véritable première victoire d’étape sur le Tour (il avait récupéré un succès sur tapis vert en 2007 après le déclassement d’Alexandre Vinokourov), la tendance est peut-être en train de s’inverser.

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A. Schleck n'est pas au top|||

Les premiers indices dataient de dimanche, aux Essarts. Andy Schleck, à l’instar de son frère, n’avait pas passé de relais lors du contre-la-montre par équipes. Le Luxembourgeois est encore resté bien caché ce mardi lors de l’arrivée à Mûr-de-Bretagne. Le dauphin d’Alberto Contador l’an dernier a perdu huit secondes sur l’Espagnol et sur Cadel Evans, vainqueur du jour. Comme une confirmation de ses limites du moment. « J’ai essayé de gérer mon effort, explique le coureur de Leopard Trek. Je pensais qu’on allait revenir dans le dernier kilomètre. Six, sept secondes, ce n’est pas bien mais ce n’est pas une catastrophe. Une montée comme ça, ça ne me convient pas trop bien. Je préfère les montées longues. Je n’ai pas trop le punch pour faire un sprint d’un kilomètre. » Au classement général, Andy Schleck conserve toutefois 1’30 d’avance sur Alberto Contador.