Evans de feu, Wiggins de glace

Bradley Wiggins - -
Alors que tout semble les opposer, en quelques mois, Evans et Wiggins sont devenus indissociables. Impossible de citer le nom de l’un sans évoquer le talent de l’autre. Au coude à coude, ils partagent le statut de co-favoris du Tour de France 2012 depuis plus de 9 mois. Et les quelques absents de marque (A. Schleck, Contador, Cunego, Kreuziger) donnent encore un peu plus de crédibilité à un scenario qui prend forme : celui d’un mano a mano entre deux coureurs aux antipodes l’un de l’autre.
Car Cadel Evans, l’Australien souriant, et Bradley Wiggins, le britannique taciturne, ne partagent pas grand-chose. Tout semble même distinguer les deux hommes. Evans a commencé par le VTT et a été deux fois vainqueur de la Coupe du monde de la discipline quand Wiggins débutait par la piste avant de décrocher 3 titres olympiques et 6 titres mondiaux. Le premier est le tenant du titre tandis que le second rêve de se voir en jaune. Le Britannique est entouré d’une équipe taillée pour la victoire alors que l’Australien sait gagner seul… Quant au palmarès cette saison, là encore, tout les distingue.
Vainqueur du Tour de Romandie, de Paris-Nice et du Critérium du Dauphiné, Wiggins est clairement dans la forme de sa vie. Et c’est même Evans qui l’affirme : « Cette année, Wiggins fait une très bonne saison. Un peu comme moi l’an passé ». Evans s’est lui montré discret sur les courses à étapes, avec une seule et unique victoire sur le Critérium international.
Des points communs malgré tout
Et pourtant, les deux sont bien plus proches qu’il n’y parait au premier abord. Les qualités de ces deux protagonistes sur la selle sont follement semblables. Un gout prononcé pour l’effort solitaire, une révolution physique pour devenir des grimpeurs et surtout, un mental à tout épreuve qui les ont poussés à lâcher une discipline où ils faisaient référence pour accomplir leur rêve : décrocher le Graal à savoir la Grande Boucle. Et même le rictus qu’ils affichent, cette crispation extrême du visage dans l’effort, est quasiment identique ! Bref, des petits riens qui rapprochent les deux protagonistes du meilleur feuilleton de cet été.
Un feuilleton qui commence aujourd’hui (départ de Liège à 14h), et qui nous promet 3 semaines d’un combat de tous les instants entre ces deux Anglo-Saxons animés d’une même volonté. Farouche.