F. Schleck « empoisonné » ?

Frank Schleck - -
Chez RadioShack, ils sont tous ou presque à la maison. Johan Bruyneel, le patron, englué dans l’affaire Armstrong. Andy Schleck, le leader, blessé et forfait pour le Tour de France. Frank Schleck, son frère aîné, renvoyé chez lui pour cause de contrôle positif à un diurétique le 14 juillet, lors de la 13e étape du Tour de France, qui arrivait au Cap d’Agde. Triste constat pour l’une des équipes les plus importantes du peloton, également dénoncée pour des salaires impayés auprès de l’UCI par Fabian Cancellara et les deux frères luxembourgeois. Une « dette » qui avoisinerait les 500 000 euros.
Et l’ambiance risque de ne pas s’arranger. Car Frank Schleck, en manque de forme après avoir été aligné au Giro et qui cherche avec Andy à quitter Johan Bruyneel, pourrait vite contre-attaquer. « Je conteste formellement avoir pris une quelconque substance interdite, a-t-il fait savoir via un communiqué de presse. Je ne peux dès lors m'expliquer le résultat du contrôle et j'insiste par conséquent à voir effectuer un contrôle du flacon B, qui est de droit. Si cette analyse devait confirmer le premier résultat, plainte sera déposée contre inconnu pour empoisonnement. »
Voigt : « C’est dur… »
Peut-être premiers visés, les médecins de RadioShack ont vite assuré qu’ils n’utilisent pas le produit incriminé (Xipamide), disponible sur ordonnance en Allemagne. « Ce n’est pas un produit dopant mais un produit qui peut camoufler, explique Armand Mégret, médecin de la Fédération française de cyclisme. C’est interdit. Ça fait perdre de l’eau et ça peut aussi faire en sorte que certaines molécules soient éliminées rapidement. » A l’heure actuelle, Frank Schleck n’est pas suspendu par l’UCI, dans l’attente de la contre-expertise, qui entérinera ou non le contrôle positif grâce à l’échantillon B.
Quant aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), ils ont répondu au Luxembourgeois, quand il est venu spontanément les voir mardi soir, qu’ils n’avaient rien à lui reprocher. « Par moments, on a un peu de mal à comprendre » regrette Alain Gallopin, directeur sportif de RadioShack. « C’est dur, soupire l’Allemand Jens Voigt, coéquipier de Frank Schleck. Des mauvaises nouvelles comme ça, c’est dur à digérer. Et c’est dur de se concentrer sur le boulot. » Chez RadioShack, les mauvaises ondes sont nombreuses ces temps-ci.