
Gallopin, le supplice du maillot jaune

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Le visage en sueur dissimulé entre les bras et le guidon, Tony Gallopin est à bout de force. Depuis le départ de cette 10e étape jusqu’à l’arrivée à la Planche des Belles Filles, le maillot jaune qu’il va céder à Vincenzo Nibali vit un enfer. « C’est l’une des pires journées que j’ai passé sur un vélo, lâche-t-il au micro de France Télévision. C’est quatre heures de souffrance. A chaque col, ça a été un supplice. J’ai vraiment fait tout ce que je pouvais. J’ai payé les efforts de la semaine. Je suis désolé… »
Les raidillons vosgiens et alsaciens, notamment l’inédit col des Chevrères sur ce Tour de France, ont eu raison du héros du 13 juillet. Malgré l’aide de circonstance de Pierre Rolland et surtout de Thomas Voeckler, la fête du premier maillot jaune français depuis 2011 s’est transformée en un véritable calvaire. « Je ne me faisait pas trop d’idée même si j’espérais quand même le garder au fond de moi, soupire Tony Gallopin. Mais c’était vraiment au-dessus de mes forces. Je ne pouvais plus rien donner. »
5e à 3'12 de Nibali
Le train d’enfer mené par les hommes de tête était donc beaucoup trop élevé pour le coureur de la Lotto-Belisol, en souffrance, bouche ouverte, sur des routes pentues (jusqu’à 20% dans le final). Témoin des énormes difficultés de son fils, Joël Gallopin n’est pas surpris. « Je l’ai déjà vu comme ça lors d’un championnat du monde de chrono, mais là, ça lui fait quand même mal, a-t-il confié. Sur une course d’un jour, il arrive à se transcender, à se motiver mais sur les courses à étapes, Tony me dit que c’est difficile. »
Tout n’est néanmoins pas perdu pour le Français dans ce Tour de France puisqu’il squatte donc le Top 10, à une très belle 5e place à 3’12 de Nibali. Avant une journée de repos qui tombe vraiment à pic.