Guimard : « Le plus fort, c’était bien Péraud ! »

Membre de la Dream Team RMC Sport, Cyrille Guimard revient sur la bataille qui a opposé Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot dans la course à la deuxième place. Finalement revenue au premier à l’issue du chrono de ce samedi.

Les 54 kilomètres d’effort individuel ont rendu leur verdict. A l’issue du chrono entre Bergerac et Périgueux, ce samedi, la logique a prévalu : Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot ont échangé leur place sur le podium. La deuxième revient finalement à l’ancien (37 ans) d’AG2R, la troisième au jeune (24 ans) de la FDJ.fr. Un résultat en forme de cerise sur le gâteau de la carrière de Péraud, médaillé d’argent olympique en… VTT à Pékin en 2008. « Pour Jean-Christophe Péraud, c’est l’aboutissement d’un rêve qu’il faisait seulement la nuit en dormant, explique Cyrille Guimard. Au fur et à mesure du Tour de France, il est progressivement devenu une possibilité. Et aujourd'hui, une réalité. Il a évité tous les pièges de la course, toutes les embûches, ce qui n’a pas été le cas de tous les favoris. »

« Pinot a le temps de monter à nouveau sur le podium »

« Péraud a connu des jours moins bien, surtout dans la montée de Chamrousse, où il était presque à la limite, reprend le membre de la Dream Team RMC Sport. Dans la dernière étape de montagne, à Hautacam, il était juste aussi et il doit peut-être au petit vent défavorable d’être resté au contact de Thibaut Pinot. Sur le contre-la-montre, il n’y a rien à dire. Au final, l’écart n’est pas très important avec Pinot (32 secondes) mais il a subi une crevaison, ce qui a d’ailleurs peut-être provoqué plus d’émotion à l’arrivée. A ce moment-là, il est resté très calme, serein, il est resté sur son objectif. Thibaut n’a rien à regretter. Le Français le plus fort pour monter sur cette deuxième marche du podium, c’était bien Jean-Christophe Péraud. C’est peut-être mieux que ce soit lui, il a 37 ans ! Pinot n’en a que 24, il a le temps de monter à nouveau sur le podium, et pourquoi pas sur une autre marche que celle où il va terminer cette année. »

La deuxième place de « JC » Péraud, c’est aussi la prime à l’expérience. Une situation tout sauf illogique pour Cyrille Guimard. « Ce n’est pas la première fois qu’un sportif a des résultats au-delà de 35 ans, rappelle l’ancien directeur sportif. Un coureur comme Poulidor était sur le podium du Tour à 40 ans. Zoetemelk a été champion du monde à 39 ans, Duclos-Lasalle a gagné Paris-Roubaix à 38 ou 39. Ça va devenir un handicap pour lui avec le temps mais le plus important pour durer, c’est le mental. Il faut avoir envie de continuer à faire du vélo, à être en compétition, à gagner. Dans tous les sports, quand vous commencez à parler de votre reconversion et à la préparer, on sait que votre carrière est finie. » Peu importe quand arrivera le terme de celle de Péraud, elle gardera à jamais l’éclat d’un podium sur le Tour.

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Cyrille Guimard