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Hoogerland veut passer à autre chose

Johnny Hoogerland après son terrible accident sur la 9e étape du Tour.

Johnny Hoogerland après son terrible accident sur la 9e étape du Tour. - -

« Star » médiatique du jour de repos après son spectaculaire accident provoqué par une voiture siglée France Télévisions, le coureur néerlandais a tenu à dégonfler la polémique née de ces images choc. Et souhaite poursuivre l’aventure. Le pourra-t-il ?

La caisse de résonance du Tour de France est unique. Une chute spectaculaire, un calvaire pour finir l’étape, des larmes sur le podium à l’heure de revêtir le maillot à pois, une jambe lacérée comme un steak tartare coupé au couteau et vous voilà propulsé au sommet de l’affiche médiatique. Demandez donc à Johnny Hoogerland. Au lendemain de sa terrible rencontre avec les barbelés du Cantal, initiée par une auto-tamponneuse siglée France Télévisions (lire par ailleurs), le Néerlandais a eu droit à un comité d’accueil inédit à son hôtel, ce lundi, lors du premier jour de repos. Vers 14 heures, une cinquantaine de journalistes se sont présentés pour la conférence de presse de son équipe, Vacansoleil.

Une présence médiatique plus importante que pour celle de Cadel Evans, mieux placé des favoris au général ! Les plumitifs en seront pourtant pour leurs frais. Car les principaux intéressés ont surtout cherché à dégonfler « l’affaire ». Histoire de contrecarrer la rumeur de Radio Peloton : Vacansoleil n’entend pas porter plainte contre le chauffard-chauffeur. Et préfère voir ce drame utilisé pour améliorer la sécurité de coureurs livrés au ballet des voitures et motos suiveuses.

« Bien sûr que j’étais furieux »

« On doit trouver une solution, c’est le plus important, explique Hilaire Van der Schueren, le directeur sportif de la formation néerlandaise. ASO m’a contacté pour venir à l’hôtel avec deux personnes de France Télévisions. Ils se sont excusés et nous avons accepté ces excuses. Nous avons aussi parlé d’avenir. On sait que le cyclisme a besoin de la presse. » La « victime » abonde dans le même sens. « Bien sûr que j’étais furieux, relate Hoogerland d’une voix monocorde. Mais je ne crois pas qu’il (le chauffeur, ndlr) l’ait fait exprès. C’était juste un accident horrible. »

Chez Vacansoleil, la frustration vient surtout du sentiment que Johnny avait les jambes pour s’offrir la victoire d’étape. Et aujourd’hui, la priorité va à sa santé après avoir vu les médecins de l’hôpital de Saint-Flour lui poser 33 points de suture. « Cela aurait pu être pire, juge le Français Romain Feillu, partenaire de chambrée de Johnny. Il vaut mieux prendre des barbelés qu'un mur de plein fouet. Une bonne séance d’ostéopathie et c’est reparti ! » Sa démarche brinquebalante témoigne des souffrances du garçon, couché à 1h dimanche soir après avoir changé ses pansements. Sa courte sortie lors du jour de repos aussi. « J’ai mal et je ne peux m’entraîner qu’une demi-heure car je suis raide comme un râteau », indique-t-il. Il envisage pourtant de poursuivre le Tour. Même s’il doit souffrir le martyr. « Je vais certainement prendre le départ mardi, lance Hoogerland. Je ne suis pas sûr de terminer mais j’ai la volonté. » Le courage des cyclistes n’est vraiment pas une légende.