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Indice de suspicion : entre espoir et regret

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Les réactions se succèdent après la publication par l’Equipe d’un « indice de suspicion » accolé aux 198 coureurs du dernier Tour de France. Et les acteurs du cyclisme sont partagés sur ces révélations.

« Certains coureurs ont dû être contrariés en lisant l’Equipe, ce vendredi, au petit déjeuner. » La remarque est signée Vincent Lavenu. Comme plusieurs observateurs, le manager d’AG2R-La Mondiale goûte peu la publication, ce vendredi matin, d’une liste des coureurs du dernier Tour de France associés à un « indice de suspicion » allant de 0 pour un coureur à l’indice de suspicion nul à 10 pour un coureur à l’indice de suspicion élevé. « Le sport cycliste est jeté en pâture avec cet article, regrette Lavenu. Je ne sais pas ce que ça peut apporter de spéculer ou fantasmer sur ce type de liste. Ce qui est important c’est que les contrôles soient sérieux, que les tricheurs soient démasqués et que les sanctions soient fortes. »

Des Français « épargnés »

Bernard Thévenet partage cette analyse. Le vainqueur des Tours 1975 et 1977 se réjouit de constater l’efficacité du passeport biologique mais peste que ces résultats soient dévoilés. « Malheureusement, le grand public va surtout retenir ceux qui sont à 8 ou 9 alors que la majorité des coureurs est à 0 ou 1 (ndlr : 77). » Quarante-deux coureurs disposent en effet d’un indice de 5 ou plus contre 156 sous la barre moyenne. Alors forcément, du côté du Tour, on craint un nouvel amalgame. « Il n’y a pas de fichier secret, lâche Christian Prudhomme, directeur de la Grand Boucle. Il ne faut pas retourner les choses et associer encore le mot suspicion à une discipline qui se bat. Seuls ceux qui font le passeport biologique peuvent avoir une telle liste. »

Au rayon bonne nouvelle, les bons ‘résultats’ des Français (18 Français à l’indice 0). « La France a passé un grand coup de balais il y a quelques années. Ça porte ses fruits, mais il reste du travail », analyse Lavenu. Quant à la hiérarchie des coureurs, elle n’était pas forcément attendue. « Il y a certains noms en haut de la liste qui ne me surprennent pas, et d’autres qui ne sont pas en haut et qui me surprennent tout autant, confie Eric Boyer, patron de Cofidis. Comme quoi il faut toujours être prudent. » Empêtré dans son affaire de dopage, Alberto Contador n’a qu’un indice de 5…

P.Ta. avec E.J. et Q.G.