Kittel et l’Allemagne planent sur le Tour

Marcel Kittel - -
Le sprint de la confirmation. En remportant la 12e étape du Tour de France, ce jeudi à Tours, Marcel Kittel a donné raison à tous ceux qui louent son immense potentiel. Car c’est désormais une certitude, le bolide d’Argos-Shimano a bien quelques chevaux en plus sous le capot. Marc Cavendish et Peter Sagan peuvent en témoigner, dominés au finish par l’étoile montante d’outre-Rhin. André Greipel ne les contredira pas, même si le coureur Lotto-Belisol, pris dans une chute, n’a pas eu le loisir de se frotter à son jeune compatriote au terme de cette étape de 218 km. « Marcel a beaucoup prouvé aujourd’hui, se réjouit Bennie Culen, porte-parole d’Argos-Shimano. Il a battu Cavendish. Pour moi, c’est le meilleur. »
Avec ce nouveau coup d’éclat, Kittel porte à trois son nombre de victoires sur le Tour 2013. A lui tout seul, le natif d’Arnstadt a remporté un quart des étapes de cette 100e édition ! Un ratio impressionnant pour un coureur passé professionnel il y a seulement deux ans. Chacun de ses succès a certes été acquis dans ses circonstances favorables (chute de Sagan, accrochage de Cavendish, retard de Greipel), mais le talent saute aux yeux. A 25 ans, avec sa belle gueule et son physique de statue grec, « The Body » est en train de marquer les esprits. Et de faire tourner les têtes de ses admiratrices. Une aubaine pour le cyclisme allemand en quête de héros et de rédemption après les nombreuses affaires de dopage qui ont entaché sa réputation.
Le boycott des médias
Kittel, c’est le visage de l’Allemagne qui gagne. La formule reflète parfaitement un début de Tour bercé par l’hymne allemand, le Deutschlandlied. Cinq victoires d’étape, trois vainqueurs différents (Kittel, Martin et Greipel), la Nationalmannschaft plane littéralement sur la Grande Boucle. « C’est le renouveau du cyclisme allemand depuis l’ère Ullrich et Zabel », souligne Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Une ère noire, marquée par l’affaire Stefan Schumacher et la chute de l’équipe Telekom, que l’Allemagne s’efforce d’oublier. Pour y parvenir, les médias d’outre-Rhin ont même choisi de boycotter le Tour de France ces dernières années. Les chaines publiques ARD et ZDF ne diffusent d’ailleurs pas cette édition 2013. Un désamour qui pourrait bientôt prendre fin avec les exploits de la bande à Kittel, même si la prudence reste de mise.
« Marcel a une très bonne représentation, explique Bennie Culen. C’est très important pour le cyclisme allemand. On a besoin d’un coureur comme lui qui représente la nouvelle génération. Il le sait. Il prend ses responsabilités par rapport à ça. Il a tout pour donner une bonne image. » Une opération reconquête qui tient à cœur au sprinteur d’Arnstadt : « C’est une part de l’histoire avec laquelle le cyclisme doit vivre, les jeunes doivent l’accepter, mais ce ne sont pas nos erreurs, clame-t-il. Aujourd’hui, nous devons essayer de démontrer qu’il est possible de gagner proprement, même dans les plus grandes courses. » Un défi qui semble bien parti pour être relevé.
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