Le cru 2013 s’annonce corsé

Comme prévu, le 100e Tour de France s’élancera bien le 29 juin de Corse. Au programme : trois étapes et l’ensemble du territoire traversé en trois jours. Pour une première, l’Ile de Beauté aura droit à un copieux menu.

Les premières informations avaient fuité il y a quelques semaines. Au moment même où l’organisation du Tour de France avait annoncé que la 100e édition de la Grande Boucle partirait de Corse. C’est désormais officiel, avec trois étapes dans la même région pour commencer. Du jamais-vu. « Nous avions la volonté commune avec la collectivité territoriale de montrer la Corse dans son ensemble, explique Christian Prudhomme, directeur du Tour. On ne voulait pas passer petitement. Il y avait la volonté de montrer les côtes, l’intérieur du pays, les principales villes et d’avoir un terrain varié pour les sportifs. »

La 1ère étape reliera donc Porto-Vecchio à Bastia, avec une boucle au sud de l’île par les falaises de Bonifacio. Si cette première journée semble promise aux sprinteurs – attention néanmoins à des risques de bordures qui pourraient perturber un peloton très nerveux en début de compétition - les 2e et 3e étapes seront, elles, réservées aux puncheurs. Avec d’abord un tracé à l’intérieur des terres, entre Bastia et Ajaccio, via Corte et la redoutable montée de Vizzavone (voir par ailleurs), puis entre Ajaccio et Calvi, jusqu’aux calanques de Piana, inscrites au patrimoine mondial.

Sérénité autour de la sécurité

Présent ce mardi à Ajaccio pour la présentation de ce Grand départ 2013, et toujours autant sollicités par ses supporters de la Petite reine, Bernard Hinault connaît bien la Corse pour y avoir roulé lors du Tour de Corse en 1980 et 1982, année où il s’est imposé. Quand on lui demande si le Tour répare une erreur en venant dans la seule région de France pas encore visitée, « le Blaireau » rétorque : « Nous n’avions pas les moyens de le faire. Maintenant, nous avons tout… Et puis, fêter le centenaire en Corse, là où nous ne sommes jamais venus, c’était un petit défi. C’est quelque chose de fabuleux. »

Pour espérer accueillir la Grande boucle, l’ensemble de la collectivité territoriale devait adopter le projet présenté par son président Paul Giacobbi. Quels que soient les partis, et notamment les nationalistes, tous ont adhéré. Alors forcément, quand on évoque d’éventuelles craintes liées à la sécurité, les élus bottent en touche. Quant à Christian Prudhomme, il glisse : « Il fallait cette unité, cette envie commune pour que nous allions plus loin. Ça fait partie des choses que nous avons évoquées. La réponse qui nous a été apportée nous a parfaitement plu. » Tout est réuni pour que la fête soit belle.

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Vizzavona pour commencer|||

Des pentes à 12%, une montée longue de 17km, des virages qui s’enchaînent dans la forêt de Vizzavona : l’organisation a réservé un premier cadeau empoisonné au peloton, qui devra monter ce col de deuxième catégorie qui culmine à 1161 mètres. Alors, quand Dominique Bozzi enfourche son vélo, il s’attend au pire. « C’est très dur, avoue le seul coureur pro corse de l’histoire lors de la reconnaissance effectuée avec nous. Même moi, j’avais oublié qu’il était aussi dur. Il va créer des surprises. Habituellement, les coureurs ont un peu de temps d’adaptation avant d’attaquer la montagne. Là, je pense que dès le deuxième jour, certains favoris pourraient perdre le Tour. » Il a beau connaître par cœur la montée, le rictus sur son visage ne trompe pas. Alors, ne vous fiez pas à ce paysage de carte postale. Surtout si la pluie vient s’inviter sur ce parcours piégeur, comme c’était le cas lors de cette reconnaissance organisée.