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Le nouveau refrain de Rolland

Pierre Rolland

Pierre Rolland - -

24 heures après sa victoire à l’Alpe d’Huez, le coureur d’Europcar a conservé le maillot blanc acquis la veille. L’état de grâce continue pour la révélation française de ce Tour 2011.

Pierre Rolland est quelqu’un de superstitieux. Tandis que ses coéquipiers d’Europcar ne cessaient vendredi de lui répéter que le maillot blanc du Tour, celui qui récompense le meilleur jeune, allait rester en sa possession, lui tentait de faire la sourde oreille. « Je leur répondais qu’ils allaient finir par me porter la poisse », explique le principal intéressé. Finalement, c’est son entourage qui a fini par avoir raison. Ce samedi, à l’issue du contre-la-montre, Pierre Rolland a conservé le maillot blanc acquis la veille après son triomphe à l’Alpe d’Huez.

« Sur le papier, Rein Taaramae était plus fort que moi », rappelle-t-il. Oui mais l’Estonien était plus entamé que le Français de 24 ans. Et comme il l’avait prévu le matin même, c’est « à la fraîcheur » qu’il a eu raison de son rival. «Ma qualité première, c’est la récupération. J’étais plus frais que lui ces trois derniers jours, c’est clair. A cinq kilomètres de l’arrivée, je ne connaissais plus les écarts. J’ai sprinté à fond jusqu’à la ligne. Je me suis transcendé et ça, c’est grâce au maillot. »

« Ne pas me brûler les ailes »

De 1’33, l’avance de Rolland sur Taaramae a fondu à 45’’. Suffisant, à condition bien sûr d’éviter tout incident malheureux sur la route des Champs-Elysées, pour parader à Paris avec cette tunique blanche, ce qui n’était plus arrivé à un Français depuis Benoît Salmon en 1999. « J’ai réussi. Je suis Maillot Blanc. Il n’y a que quatre maillots sur les Champs et j’en aurai un. Avec hier (ndlr, jeudi) et demain (dimanche), c’est le plus beau jour de ma vie. » L’avenir s’annonce radieux. Pourquoi ne pas remporter le Tour, comme beaucoup l’affirment ? « Je laisse dire, lâche l’Orléanais. Je vais continuer à travailler comme je le fais. Je vais donner le maximum de moi-même, sans me brûler les ailes comme j’ai pu le faire par le passé. Et on verra où ça me mène. » Jusqu’à présent, ça lui a plutôt réussi.