Le retour de la « Voecklermania »

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Pas de doute, le chouchou, c’est lui. Les retrouvailles d’un Thomas Voeckler en jaune avec la France du vélo ont pourtant fait long feu au départ de la 10e étape du Tour à Aurillac (Cantal) ce mardi. Malgré la foule venue en masse acclamer le héros, le coureur Europcar, douché par une giboulée dès sa sortie du bus, a filé directement vers le PC course pour parapher la feuille d’émargement, signant tout de même quelques autographes au passage. Fier dans son maillot jaune, Voeckler savoure : « D’être là dans le vif du sujet, ça rappelle des bons souvenirs…. ». En guise de récompense, le natif de Schiltigheim a découvert au petit matin une monture spécialement conçue pour l’évènement. Un vélo tout jaune, orné d’un coq français sur le cadre. Le coureur a apprécié. « Ils ont amené le vélo d’Italie par la route dans la nuit, raconte Voeckler. Ça fait partie des beaux artifices qui complètent la panoplie. On aime ça quand on est coureur ! »
Quemeneur : « Une grande gueule ! »
Sur le bord de la route, où l’on peut lire des banderoles et des inscriptions à sa gloire, personne n’a oublié les exploits du Voeckler version 2004. Et chacun loue la simplicité et la spontanéité du garçon. Son masseur Alexandre Bousseau revient sur le lien si particulier qui unit Thomas au peuple du Tour : « Même sans le maillot jaune, il y une effervescence. La ‘Voecklermania’ est repartie, comme en 2004. » Sans doute le public perçoit-t-il la différence entre le Voeckler version télé et le Thomas volontiers chahuteur décrit par son pote chez Europcar Perrig Quémeneur. « C’est une grande gueule, balance gentiment le coéquipier. On n’entend que lui ! Aussi bien quand il rigole que quand il sort des vannes. Il parait réservé mais c’est un bon franchouillard. »
Beaucoup lui prédisent un retour à la réalité dès jeudi, sur la route de Luz-Ardinen. Mais l’Alsacien vendra chèrement sa peau, entouré par une équipe prête à tout pour son leader. « Ils vont se sublimer, prédit Jean-René Bernaudeau, le patron d’Europcar. Ils roulent ensemble toute l’année, ils vivent dans la même région. Quand il y a un peu d’amour en plus, on va toujours plus loin. Cette petite différence n’est pas scientifique mais je sais qu’elle existe. » Du gaz, Voeckler en a encore plein les jambes. Il l’a démontré à quelques kilomètres de l’arrivée de la 10e étape à Carmaux, participant activement à une ultime tentative d’échappée. En jaune il restera au moins encore un jour. Pour le plus grand bonheur d’un public conquis.