Les 10 plus grands tricheurs du Tour

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LANCE ARMSTRONG (1999 À 2005, DESTITUTION EN 2012)
L’incarnation par excellence de la triche dans le sport et sur le Tour de France. Le Texan, septuple vainqueur de la Grande Boucle, écrase la concurrence avec ses équipes, les rouleaux-compresseurs US Postal et Discovery Channel. Très vite, les performances du survivant du cancer suscitent de nombreux doutes. Plusieurs enquêtes tentent de faire vaciller l’icône, jusqu’à celle de l’USADA fin 2012. Un système de dopage ultrasophistiqué organisé autour d’Armstrong est mis à jour. Face aux preuves, l’Américain avoue et sera destitué de ses 7 titres.

RICCARDO RICCO ET LEONARDO PIEPOLI (2008)
Dans le Col d’Aspin, Riccardo Ricco (Saunier Duval), meilleur jeune au général et paletot de meilleur grimpeur sur le dos, place une accélération terrible à 5km du sommet. "Le Cobra" remporte l’étape, sa deuxième de l’édition 2008. L’Italie croit alors s’être découvert son "nouveau Pantani". Le lendemain, son coéquipier Piepoli réalise un numéro similaire dans l’étape menant à Hautacam. Trois jours plus tard, Ricco est contrôlé positif à l’EPO et licencié par l’équipe espagnole. Comme Piepoli, officiellement pour "violation du code éthique de l’équipe"…

BERNHARD KOHL (2008)
En 2008, l’Autrichien vole lui aussi sur les étapes montagneuses d’un Tour qu’il boucle à la troisième place du classement final. Le grimpeur de la Gerolsteiner repart même avec le maillot à pois et le titre officieux de révélation de la course. Mais l’homme à la bouille de bambin avait mis les doigts dans la confiture. Trois mois après la fin de ce Tour 2008, l’un de ses échantillons révèle la présence d’EPO CERA dite 3e génération. L’Autrichien est déclassé, avoue et prendra sa retraite quelques mois plus tard, à 27 ans.

STEFAN SCHUMACHER (2008)
Décidément, le Tour 2008 n’est pas épargné par les scandales. Après Kohl, un autre coureur de la formation Gerolsteiner est rattrapé par la patrouille 3 mois après la fin du Tour. Comme son coéquipier, l’Allemand, vainqueur de deux étapes contre-la-montre dans cette édition, est contrôlé positif à l’EPO CERA. Il sera également positif à ce produit lors des JO de Pékin, la même année.

MICHAEL RASMUSSEN
Sur ce Tour 2007, ce sont surtout l’arrière des jambes de "Chicken" Rasmussen que ses adversaires peuvent voir. Le Danois de la Rabobank remporte "sans forcer" deux étapes de montagne et porte le Maillot jaune jusqu’à la 16e étape. Au soir de son deuxième succès sous les sifflets à Gourette parce que personne n’est dupe, le leader de la course est exclu et licencié par son équipe. En cause, des mensonges sur sa localisation d’avant-Tour. L’imposture danoise est démasquée.

FLOYD LANDIS (2006, DÉCLASSÉ EN 2007, AVEUX EN 2010)
L’histoire d’un coup de bluff. Ancien équipier du "Boss", Landis remporte le premier Tour de l’après-Armstrong. Maillot jaune défaillant vers la Toussuire, l’Américain réalise un numéro exceptionnel le lendemain. Il boucle l’étape de Morzine avec 6 minutes d’avance sur Sastre et récupèrera le jaune quelques jours plus tard. "Grace à un verre de bière", précisera-t-il. Manque de chance, le contrôle réalisé au soir de son exploit décèle, lui, de la testostérone. Déclassé en 2007, il avouera en 2010.

RAIMONDAS RUMSAS (2002)
Troisième du Tour 2002, ce Lituanien de 30 ans est la bonne surprise d’une édition écrasée par Lance Armstrong et l’US Postal. Mais le matin même de la dernière étape, la voiture de sa femme est arrêtée par les douanes françaises, près de la frontière italienne. A l’intérieur du véhicule, une batterie de médicaments. Des produits (EPO, hormones de croissance etc..) destinés, selon le coureur, "à sa belle-mère malade". Un an plus tard, il sera contrôlé positif à l’EPO sur le Giro.

FESTINA (1998)
L’affaire qui a révolutionné la perception du cyclisme par le grand public. Nous sommes quelques jours avant le départ du Tour 98. A l’époque, les scandales de dopage se résument à des cas individuels. Cette fois, c’est un système organisé au sein d’une équipe, qui est mis à jour après la saisie par les douanes d’une grande quantité de produits dopants, dans la voiture du soigneur de Festina. Comme ce dernier, plusieurs coureurs avouent vite les pratiques dopantes et l’usage d’EPO de l’équipe française, exclue au beau milieu du Tour. Virenque, Zülle ou encore Moreau doivent quitter la course.

BJARNE RIIS (1996, AVEUX EN 2007)
Autre Danois, autre chauve, mêmes pratiques. Le futur directeur sportif d’Alberto Contador remporte deux étapes de montagne et le classement final du Tour 96. Les performances de "Monsieur 60%" (surnom donné en référence à son taux d’hématocrite très élevé…) épatent et inquiètent déjà le peloton. Après les aveux de plusieurs de ses anciens équipiers de Telekom, Riis avouera, en 2007, avoir eu recours à l’EPO. D’abord déclassé, il est finalement réintégré au palmarès.

MICHEL POLLENTIER (1978)
C’est l’un des plus gros scandales du Tour et l’une des histoires les plus cocasses. En 1978, le Belge Michel Pollentier remporte la prestigieuse étape de l’Alpe d’Huez et endosse le Maillot jaune. Couvert de gloire, c’est de honte qu’il sortira quelques minutes plus tard du contrôle anti-dopage. Le coureur s’y présente, discrètement muni d’une poire contenant l’urine d’un autre. Mais le contrôleur lui demande d’uriner en face et constate la fraude. Le Belge est immédiatement exclu.
