Les petits Bleus montrent les dents

Thibaut Pinot - -
Bradley Wiggins ne le connait que de nom. Le porteur du maillot jaune pourrait davantage entendre parler de Thibaut Pinot dans les années à venir. A 22 ans, le benjamin du peloton a apporté un vent de jeunesse sur le Tour de France en remportant la 8e étape de la Grande Boucle, ce dimanche. Une victoire fabuleuse, dans la lignée du maillot blanc récolté par Pierre Rolland la saison passée. Un succès agrémenté par la troisième place de Tony Gallopin, 24 ans, autre espoir d’un cyclisme français en pleine régénération. « Il a résisté à Evans et Wiggins qui menaient la chasse tambour battant derrière. Avoir pu résister avec un tel talent, c’est merveilleux, admire Luc Leblanc, membre de la Dream Team RMC. C’est pareil pour Gallopin. Même s’il s’est fait déposer par Pinot, ce n’est pas grave. Les jeunes pousses sont là et le cyclisme français ne peut être qu’être fier d’eux. »
Ce succès appelle les plus belles promesses. Même s’il faudra une nouvelle fois se garder de tout excès de triomphalisme qui accompagne traditionnellement l’éclosion d’une nouvelle pépite. « Comme pour chaque génération, on cite toujours un tas de noms lorsqu’on évoque celui qui pourra succéder à Jacques Anquetil et à Bernard Hinault, explique Cyrille Guimard. A l’époque, j’avais dit qu’on avait un bon réservoir, des jeunes et une très belle génération et que Pinot en faisait partie. J’avais aussi dit ‘‘ne citez pas trop son nom des fois que la tête dépasserait les oreilles’’. » Pur grimpeur, ce fan du PSG a fait parler son intelligence de course et sa faim de succès. Mais il n’est pas le seul.
Guimard : « Il faut les laisser murir et grandir »
Tony Gallopin, déjà 19e samedi à la Planche aux Belles Filles et sélectionné pour les JO, a encore brillé avec une troisième place ce dimanche. Et ce n’est pas tout. Alors que les Bleuets brillent en montagne, d’autres patientent chez eux, à l’instar de Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, champion et vice-champion de France, couvés par Marc Madiot. Respectivement 2e à 0’46’’ de Rein Taaramae et 3e à 1’14’’ au classement du meilleur jeune, Tony Gallopin et Thibaut Pinot peuvent espérer succéder à Pierre Rolland sur les Champs-Elysées. En attendant le maillot jaune ? « Il faut les laisser murir et grandir, tempère Guimard. Est-ce que Pinot gagnera le Tour un jour ? C’est un autre volet qu’il aura à écrire. Il a quelques petites carences dans son jeu. Il faudra qu’il essaye de les gommer. S’il y arrive, il fera partie des grands du Tour de France. »
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L’école de la FDJ récompensée|||
Le succès de Thibaut Pinot consacre la politique de formation entreprise par la FDJ. Malgré le forfait d’Arnold Jeannesson (26 ans), l’équipe française a de la ressource comme en témoigne le succès d’Arthur Vichot (23 ans) au Dauphiné ou le doublé aux derniers championnats de France. « On est une équipe axée sur la jeunesse et la formation, explique Thierry Bricaud, autre directeur sportif de l’équipe française. Quand on jeune valide ce qu’on fait depuis des années, c’est un pur bonheur. On a tout un système de formation au sein de l’équipe. On repère de jeunes coureurs depuis longtemps. On a tout un réseau en France qui permet de mettre de trouver des coureurs prometteurs et de les mettre en couveuse. D’année en année, ça progresse. On essaye de les faire grandir vite, il ne faut pas attendre trop longtemps. La preuve, il y en a un qui gagne une étape du Tour de France à 22 ans. »