McQuaid : « Mon travail contre le dopage a été énorme »

Pat McQuaid, le président de l'UCI - -
Pat McQuaid, avez-vous été surpris par les déclarations de Lance Armstrong sur le dopage ?
Oui. C’est un peu triste qu’il fasse des déclarations comme ça à la veille du départ du Tour de France. Il parle de son époque, qui est complètement différente de celle d’aujourd’hui. J’ai été élu président il y a huit ans. J’ai pris beaucoup de mesures pour la lutte contre le dopage, comme par exemple le passeport biologique. Le cyclisme est beaucoup plus propre. La culture du peloton et de l’entourage de notre sport a complètement changé depuis l’époque Armstrong.
Prenez-vous ces déclarations comme une vengeance de la part de Lance Armstrong ?
C’est classique. Mais moi, je n’ai rien fait avec Lance Armstrong. Il a pris sa retraite en 2005, quand j’ai été élu. Il est revenu pour 18 mois en 2009-2010 mais moi, je n’avais rien à faire avec lui. Je ne comprends pas pourquoi il m’a attaqué. Mon travail a été énorme contre le dopage depuis que j’ai été élu président. Je vais aller au congrès au mois de septembre. Ce sera aux fédérations de décider si elles ont confiance en moi ou pas.
Vous vous représentez à la présidence de l’UCI. N’avez-vous pas le sentiment que le cyclisme n’arrive pas à se défaire du dopage ?
C’est le contraire. J’ai dit plusieurs fois qu’il y avait une culture du dopage dans notre sport. Mon objectif était de me battre contre ça, de changer cette culture. Je pense que je suis en train de le faire. Je veux encore un mandat de quatre ans pour complètement changer cette culture. On peut y arriver. Il y a toujours des tricheurs. Mais l’UCI investit 6 millions d’euros chaque année dans la lutte contre le dopage. C’est sûr qu’on va attraper des coureurs. On a attrapé trois coureurs sur le Giro. Maintenant, dans le cyclisme, c’est très difficile de faire des programmes de dopage comme par le passé.
L’UCI va-t-elle mettre en place une commission de vérité et réconciliation ?
Le plus important, ce sont les allégations contre l’UCI dans le rapport de l’USADA. Il faut qu’on ait une cellule indépendante. On est en train de créer un groupe indépendant avec des gens très, très expérimentés dans ce domaine pour étudier toutes les allégations contre l’UCI. Après, on verra le rapport et on décidera si on fait une commission de vérité et réconciliation. Ou une commission de vérité. Ce sont deux choses différentes. Je pense, comme le président de la Fédération française David Lappartient, que la période 1995-2005 était une période noire pour le cyclisme. Et pas seulement pour le cyclisme parce qu’il y a d’autres sports qui ont utilisé l’EPO. Pourquoi serait-il nécessaire d’avoir de grandes commissions et de dépenser de l’argent pour des choses que l’on sait déjà ? Pour moi, il faut se concentrer sur le futur de notre sport. Et depuis que j’ai été élu en 2005, ça a toujours été mon crédo.
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