Nibali fait le grand ménage

Vincenzo Nibali a fait coup double ce lundi en s’adjugeant à la fois la 10e étape jugée à la Planche des Belles Filles et le Maillot Jaune, dont s’était emparé Tony Gallopin la veille. Avec l’abandon de Contador, c’est un boulevard qui s’ouvre devant l’Italien.

Et s’il n’en reste qu’un, ce sera lui. Après l’abandon d’Alberto Contador, ce lundi, cinq jours après celui de Christopher Froome, Vincenzo Nibali se retrouve propulsé seul grandissime favori de ce 101e Tour de France. Une course à élimination qui a servi au-delà de ses espérances les desseins du grimpeur transalpin, qui a réalisé bien malgré lui le hold-up de l’année en s’octroyant ce lundi à la fois le succès d’étape plus le maillot jaune, après la mise au tapis irrémédiable du deuxième cador annoncé de la Grande Boucle. Et l’explosion en vol de Tony Gallopin, qui a lâché prise lors des deux dernières ascensions du jour.

Ce n’était pas le 14 juillet en Italie et pourtant, Vicenzo Nibali a mené le bal de main de maître. Libéré de tout marquage à la culotte après l’abandon du Pistolero de la Tinkoff-Saxo, le Requin de Messine et ses coéquipiers d’Astana ont appuyé sur le champignon. Pour amorcer le feu d’artifice et faire sauter le peloton à la pédale dans le final de cette 10e étape. Les échappés du jour ? Engloutis à une vingtaine de bornes de l’arrivée ? Joachim Rodriguez ? Enrhumé dans les derniers raidillons de la Planche des Belles Filles. Le général ? Comme cousu de fil d’or. Le Suspense ? Tant qu’il y a de la vie…

Un p’tit jaune pour la route

Après dix jours de course, un premier succès d’étape à Sheffield et sept jours passés en jaune, Nibali a donc remis les couverts cette fois-ci en mode cannibale. En guise de plat de résistance, le vainqueur du Giro 2013 s’est mis sous la dent un succès de prestige dans cette étape dantesque qui fera date. Et pour digérer le tout, s’est descendu un nouveau p’tit jaune auquel il prend décidément goût. « Je pense avoir livré une prestation de très haut niveau, au même niveau que l'an dernier au Giro, peut savourer le champion, d’Italie en titre. J'ai tout fait pour être au top dans ce Tour. »

« Nibali a pris le pouvoir en continuant à creuser les écarts entamés sur les pavés, analyse Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport et ancien directeur sportif de Bernard Hinault et Laurent Fignon. Avec les abandons de Froome et Contador, les cartes sont redistribuées et Nibali se retrouve dans une position plus qu’avantageuse pour ce Tour de France. » C'est peu de le dire.

G.M.