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Nibali peut mettre le champagne au frais

Vincenzo Nibali

Vincenzo Nibali - -

Facile et jamais mis en difficulté lors de cette seconde étape pyrénéenne jugée à Saint-Lary Pla d’Adet, Vincenzo Nibali peut sérieusement envisager la victoire finale sur les Champs-Elysées. Avec 5’06 sur son dauphin Valverde, la voie est royale.

L’espace d’un instant, on a regretté les absences de Froome et Contador. Avec son aisance et la forme affichée qui ne doit pas être bien loin de celle de sa vie, Vincenzo Nibali aurait à coup sûr donné du fil à retordre aux deux favoris de cette 101e édition du Tour de France. En attendant d’éventuelles retrouvailles l’an prochain, le Requin de Messine s’est frisé les moustaches lors de l’ascension finale vers Saint-Lary Pla d’Adet, terme de la 17e étape. Sans même avoir besoin de montrer les incisives ou de croquer un jeune effronté venu de France.

Non, ce mercredi, Vincenzo ne s’est pas mué en « Ca-Nibali », lui qui en avait sous la pédale et qui aurait assurément goûté volontiers à un quatrième succès d’étape sur ce Tour après Sheffield, La Planche des Belles Filles et Chamrousse. Plus par stratégie que par manque d’appétit, le leader s’est contenté de placer un coup de fourchette à 4,7 km de l’arrivée. Histoire de briser la bonne ambiance qui régnait alors à la table des favoris et de prendre une option sur le dessert servi en grandes pompes dans quatre jours à Paris. Une envie irrépressible, un ventre qui gargouille. Suffisant pour faire sauter Pinot, Bardet, Valverde et Van Garderen. Et laisser filer loin devant Majka vers la victoire finale.

Nibali : « Je craignais un peu cette étape »

A l’exception d’une ultime accélération à 2,6 bornes du sommet, Nibali aura donc géré de main maitre son avance, son tempo, son paletot. Tout juste flanqué de Jean-Christophe Péraud, le seul en mesure de le suivre et qui aura lui aussi bientôt sa part du festin. « Nibali court très intelligemment, a tenu à souligner Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Il fait les efforts et les écarts quand il doit les faire. Il laisse les candidats au podium se déchirer entre eux, s'attaquer, essayer de se lâcher, et lui ne s'occupe que de sa course. »

« Je craignais un peu cette étape, très difficile, très nerveuse, raconte le leader d’Astana. Les Movistar étaient très forts, il y avait un rythme très élevé. On ne sait jamais comment ça peut exploser et la dernière ascension était très dure. Il fallait donc essayer de rester calme, d’avoir une grande sérénité d’esprit. » Impressionnant de self-control, Vincenzo Nibali compte désormais 5’26 d’avance sur Alejandro Valverde, son premier poursuivant. Autant dire un boulevard, voire une voie royale devant lui tant on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher de réaliser l’extraordinaire triplé Vuelta 2010-Giro 2013-Tour de France 2014, à l’exception de la poisse, d’une chute, d’un chat noir ou de la scoumoune ordinaire. « Nibali est un cran au-dessus de tout le monde, admet Jean-Christophe Péraud. Il est un beau maillot jaune pour ce Tour. » La messe est dite.

G.Mathieu.