Nibali redonne le sourire à l’Italie

Vincenzo Nibali - -
Dans la presse sportive italienne, difficile de se faire une place au milieu du football et des rumeurs de transferts qui boostent les ventes. Ce mardi matin, en jetant un œil sur la Une de la Gazzetta dello Sport, difficile d’imaginer qu’un cycliste transalpin a remporté le Tour de France deux jours plus tôt. Seul un petit encadré, tout en bas de la Une, mentionne le sacre de Vincenzo Nibali. Mais si la presse italienne est déjà passée à autre chose, la victoire du Sicilien a tout de même eu une grande résonnance de l’autre côté des Alpes.
Ce lundi, la Une de la Gazzetta dello Sport est ainsi passée exceptionnellement du rose au jaune pour rendre hommage au « roi Nibali ». « Journée historique pour notre sport : Vincenzo est le septième Italien en jaune, précise le quotidien. Sourires et larmes sur le podium. Supporters en délire sur le web. » L’édito était même consacré à « un homme authentique sur le toit du monde ». Les journaux généralistes ont eux aussi salué sur leurs Unes la victoire du « requin de Messine », qui a fait vibrer l’Italie au mois de juillet, ce qu’aucun autre cycliste n’avait réussi à faire depuis Marco Pantani en 1998.
L'espoir d'un cyclisme propre
Si la cote de popularité de Nibali est encore inférieure celle du « Pirate », elle a grimpé en flèche avec ce succès sur les routes du Tour. « L’Italie a retrouvé son amour et son enthousiasme pour le cyclisme, lance Nino Minoliti, rédacteur en chef de la Gazzetta dello Sport. Ce sport a donné des champions inoubliables comme Coppi, Bartali, Gimondi, Bugno,... Nibali a renoué le fil de l’histoire et de la tradition après une période difficile pour le cyclisme, et pas seulement italien. »
Vincenzo Nibali représente en effet plus que le renouveau du cyclisme italien. Il incarne le vélo propre après des années gangrénées par le dopage de masse, le champion en lequel les gens croient. « Il y a une nouvelle ère dans le peloton, on respire quelque chose de différent, explique Minoliti. C’est l’espoir de tous les gens qui aiment le cyclisme. Et Nibali est cet espoir, celui d’avoir retrouvé un champion qui peut donner une crédibilité nouvelle au cyclisme. Ses performances, qui sont celles d’un champion, n’ont pas été surhumaines. Le public pense avoir retrouvé un champion propre, en lequel on peut avoir confiance. » Et que les tifosi n’ont pas fini d’aimer.
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