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Orica-GreenEdge, de la piste aux étoiles

L'équipe Orica GreenEDGE

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Composée d’anciens pistards spécialistes de la poursuite et de sprinteurs, la formation australienne Orica-GreenEdge a remporté le contre-la-montre par équipes de Nice, ce mardi. Simon Gerrans en profite pour endosser le Maillot Jaune. Tout sauf une surprise.

25 kilomètres dans Nice. De belles lignes droites et plates sur un asphalte roulant. Force, cohésion et précision demandées. A lire les données du contre-la-montre par équipes, quatrième étape et premier grand rendez-vous du Tour, la victoire de la formation Orica-GreenEdge s’apparente à tout sauf à une surprise. Question de formation. D’origine, même. Née fin 2011, l’équipe australienne a construit sa base sur le terreau qui fait la force du cyclisme made in Aussie : la piste. La poursuite par équipes, pour être précis. Institution au pays des kangourous, cet exercice a tout pour aider à maîtriser celui proposé ce mardi. Et Orica réunit plusieurs spécialistes : les anciens champions du monde Stuart O’Grady et Cameron Meyer ou l’ancien champion olympique Brett Lancaster.

Caractéristiques ? Une faculté à rouler vite, longtemps et dans les roues des coéquipiers. Le tout renforcé par des sprinteurs, Simon Gerrans, Matthew Goss ou Daryl Impey, parfaits pour de courts relais à haut rythme. Tout ce qu’il faut pour une balade australienne sur la Promenade des Anglais. « Cette victoire n’est pas surprenante, juge Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Cette formation en poursuite olympique veut dire qu’ils retombent un petit peu plus près dans l’aspiration et ce détail répété des dizaines de fois par coureur fait gagner du temps. Ça fait la différence. » Elément déterminant quand on voit les sept… dixièmes d’avance sur Omega Pharma-Quick Step et les trois secondes sur Sky. Essentiel, aussi, pour signer la meilleure moyenne de l’histoire dans un contre-la-montre du Tour (57,8 km/h contre 57,32 km/h pour Discovery Channel et Lance Armstrong en 2005, mais sur 25 kilomètres contre… 67,5 à l’époque). Et offrir une belle tunique jaune à Simon Gerrans, déjà vainqueur la veille à Calvi. Carton plein, quoi.

« Plus facile d’avoir neuf bons coureurs plutôt qu’un super leader »

« Sur le papier, on n’est peut-être pas l’équipe la plus forte, analyse le vétéran O’Grady. Mais quand tout le monde roule bien ensemble, concentré, tout est possible. On a assez de gros moteurs pour garder la vitesse. En 2001, on a gagné le contre-la-montre par équipes quand j’étais Maillot Jaune avec le Crédit Agricole, c’était l’un des meilleurs souvenirs de ma vie. Mais là, faire ça avec une équipe australienne et avoir mon ami qui prend le Maillot Jaune, c’est encore mieux. » Et le Suisse Michael Albasini d’appuyer : « C’était vraiment un effort collectif, tout le monde a fait son boulot et chacun a donné son meilleur. Parfois, c’est plus facile d’avoir neuf bons coureurs plutôt qu’un super leader. L’écart infime ? Il faut parfois un peu de chance et tout a joué pour nous. »

Talent et bonne étoile, donc. Notion de l’effort collectif, aussi. A voir les neuf coureurs Orica s’amuser sur le podium, grands sourires de sortie, on saisit cet enthousiasme et cette camaraderie nécessaires à un bon chrono par équipes. Et quand on sait que beaucoup des membres de l’équipe australienne ont adopté la région de Nice pour leurs routes d’entraînement, faisant d’eux des sortes de régionaux de l’étape, les derniers débats sur le caractère surprenant de ce succès volent en éclat. Orica-GreenEdge a bien mérité son succès. Chauffeur de bus coincé le samedi. TGV cycliste imprenable ce mardi. La roue tourne, sur le Tour.

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Alexandre Herbinet avec GQ, PYL et PTa, à Nice