Quand Froome n’était pas loin de quitter Sky

- - -
Il arbore le statut de tenant du titre et de favori à sa propre succession cet été. A l’approche du mois de juillet, aucun doute, Chris Froome est l’homme fort de l’équipe Sky sur le Tour de France. Une évidence qui n’a pas toujours coulé de source. Longtemps, le coureur britannique d’origine kényane a dû se contenter du rôle de « domestique » (terme désignant le coéquipier dévoué) au service de Bradley Wiggins, à commencer par un Tour 2012 sur lequel la tension entre les deux hommes s’était révélée palpable. Mais aujourd’hui, on apprend que cet épisode aurait pu ne pas avoir lieu.
« Je voulais un contrat qui fasse de moi un leader et non un domestique »
Car Froome a avoué dans son autobiographie, « The Climb », dont le Sunday Times a diffusé des extraits, ne pas avoir été loin de quitter Sky fin 2011. « Ils m’offraient beaucoup moins que d’autres équipes et je voulais un contrat qui fasse de moi un leader et non un domestique, reconnaît le vainqueur de la dernière Grande Boucle. Avant la Vuelta 2011, j’aurais accepté n’importe quelle prolongation de contrat, mais au fur et à mesure que le Tour d’Espagne avançait et que j’étais toujours dans la course au général, ma valeur grimpait. Dave (Brailsford, le manager de l’équipe, ndlr) devait se dire : ‘‘On va attendre que Froomey connaisse une mauvaise journée et ensuite on le prolongera pour moins’’. Mais cette mauvaise journée n’est jamais arrivée, j’ai terminé la course deuxième, Bradley (Wiggins) a fini troisième et j’avais de bonnes cartes en mains pour la partie de poker. »
« Je voulais que Dave accepte le fait que j’aie une chance de gagner le Tour, poursuit Froome. Ou au moins ne pas être coincé dans un système où je ne pouvais pas le faire. Dave était enthousiaste et convaincant. Avec le recul, je réalise qu’il était intelligent. Je pensais que ce qu’il m’avait dit signifiait que je pourrais aller au Tour et avoir la possibilité de le gagner en tant que coureur protégé. Mais il ne m’a jamais véritablement dit cela. Son approche ressemblait à celle d’un personnage du livre De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll : ‘‘Quand j’utilise un mot, il signifie seulement ce que je veux lui faire dire – pas plus, pas moins’’. » Avec un Brailsford toujours en poste et un Froome en quête d’un deuxième Maillot Jaune sur les Champs-Elysées, le mois de juillet s’annonce chaud et show sur les routes de France.
A lire aussi :
>> Tour de Californie : le retour du "vrai" Wiggins
>> Giro : Quintana fait coup double
>> Le début du Tour 2015 dévoilé