Riblon : « Je ne peux pas trop me détendre »

Seul vainqueur français sur la 100e Grande Boucle, à l’Alpe d’Huez, Christophe Riblon n’a pas eu le temps de souffler depuis dimanche. Très sollicité, engagé dans des critériums d’après-Tour, le coureur d’AG2R garde la tête au vélo et se tourne déjà vers son prochain objectif : le Tour de Pologne, où il visera une bonne place au général.

Christophe, êtes-vous beaucoup sollicité depuis la fin du Tour de France, dimanche ?

Oui. Rien qu’hier (lundi), on est rentré à la maison avec ma femme vers 16h. Et à 18h, on avait déjà une remise de prix avec le président du Conseil général de l’Oise. J’ai aussi enchainé les interviews depuis que je suis rentré, sans compter celles sur le Tour. C’est la rançon de la gloire et c’est avec un grand plaisir que je fais ça.

N’avez-vous pas envie de ranger le vélo et de partir en vacances après trois semaines de Tour ?

Je ne me suis pas encore posé la question et je n’en ai pas envie, comme ça je reste dedans. Le Critérium de Lisieux (ce mardi), c’est du plaisir. Je vais aller à la rencontre du public. Et ça fait du bien aussi de recourir un peu. Je me remets vite en selle. Ensuite ma semaine va vite passer car je repars vendredi au Tour de Pologne (27 juillet-3 août, ndlr). C’est un objectif que je me suis fixé avec l’équipe AG2R. Avec ma condition, je souhaite y faire un Top 10, voire un Top 5, pour récupérer de précieux points au classement ProTour. Donc j’essaye de rester concentré, de ne pas trop me détendre. Il y aura des vacances juste après la Pologne.

Au-delà de votre victoire à l’Alpe d’Huez, qu’a représentée cette montée pour vous ?

L’Alpe d’Huez c’est LE monument du Tour de France. Le Tour et le vélo ont toujours étés mes grandes passions. Je regarde ça depuis que j’ai 6 ans. Après, j’ai vu beaucoup de coureurs gagner là-haut, mais souvent des grimpeurs, des leaders ou des maillots jaunes. Dans ma tête, ça n’a jamais été un gros objectif, mais je sais que je grimpe bien, donc ça a été une demi-surprise. Avoir mon nom affiché là-haut, sur le 100e Tour de France, même si je ne sais pas si j’aurai un virage à mon nom, c’est incroyable. Et la dimension que ça prend au niveau des médias et du public est assez impressionnante. C’est puissance 10 par rapport à ce que j’ai vécu à Ax 3 Domaines (victoire d’étape en 2010, ndlr).

« Des moments gravés à jamais »

Avez-vous réussi à prendre du recul par rapport à l’ambiance et l’engouement ?

C’est clair que la montée a été très impressionnante ! Ça fait peur même. Plusieurs fois, je me suis retrouvé au contact des gens, à me faire taper sur l’épaule, à me faire courir après. J’ai dû donner quelques petits coups des fois pour réussir à passer. Mais c’est ça aussi l’ambiance du Tour de France. Et il y avait tellement de monde dans la montée qui me poussait, qui y croyait sans doute plus que moi à 5-6km de l’arrivée. J’ai entendu beaucoup de fois : « Vas-y, tu vas plus vite que lui, tu vas gagner ! ». Ce sont des moments qui resteront gravés dans ma mémoire très longtemps.

Quand on a une telle forme, a-t-on envie de poursuivre encore un peu la saison pour en profiter ?

Si, mais ma saison ne s’arrêtera pas après la Pologne. Après, on me retrouvera au Tour du Limousin (20-23 août) et au Grand Prix de Plouay (28 août). Mais j’aurai près de deux semaines entre la Pologne et le Limousin. Ma forme est excellente, mais il faut aussi s’accorder des périodes de repos. Je vais être un peu en vacances mais je vais emmener le vélo et je continuerai à en faire. Bref, la forme est là, mais il faut la gérer. Ça ne dure pas trois mois une condition comme je l’aie en ce moment. Le mieux pour essayer de la conserver et de bien repartir, c’est de s’arrêter au bon moment, avant d’être fatigué. Après le Tour de Pologne, ce sera la bonne période pour couper quelques jours et reprendre tranquillement. Je me remettrai en route au Tour du Limousin et j’irai avec des ambitions au Grand Prix de Plouay.

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Propos recueillis par RMC Sport