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Rolland, le Tour de la confirmation

Pierre Rolland

Pierre Rolland - -

Huitième du classement général et vainqueur d’une étape, le grimpeur d’Europcar a réussi un Tour de France de très haut niveau. A 25 ans, le Français peut espérer aller encore plus haut, à condition de progresser en contre-la-montre.

Pierre Rolland prend de bonnes habitudes sur le Tour de France. Pour la deuxième année consécutive, le coureur d’Europcar s’est placé parmi les dix premiers du classement général et a remporté une étape de prestige dans les Alpes. Un sacré exploit quand on connait la difficulté d’être régulier pendant trois semaines de course. A 25 ans, le natif de Gien (Loiret) semble même avoir pris une nouvelle dimension cette année, avec une 8e place décrochée en costaud. Vainqueur de la mythique étape de l’Alpe d’Huez l’an passé, le grimpeur tricolore avait créé la sensation en conservant in extremis sa place dans le Top 10 et en emmenant jusqu’à Paris le maillot blanc de meilleur jeune.

Un an après s’être révélé au grand public, le protégé de Jean-René Bernaudeau a résisté à la pression et au changement de statut pour de nouveau prendre place parmi les cadors du peloton et remporter l’étape de La Toussuire. « On était les leaders avec Thomas (Voeckler) et, tout au long du Tour, à aucun moment je n’ai dit : ‘‘Bon, laissez tomber’’. Jean-René est très content de ça, indique le premier Français au général. On sait que Thomas marche et gagne des courses. Mais par rapport à moi, on ne savait pas si j’allais pouvoir tenir ce statut et j’ai réussi. Jean-René a même dit : ‘‘Ce n’était déjà plus le même Pierre après 2011, mais après 2012, ça sera encore différent’’. »

« Le Tour m’obsède un peu »

Si sa faculté à suivre les meilleurs en haute montagne n’est plus à prouver, Rolland possède encore une marge de progression énorme. Un cap à franchir s’il veut espérer un jour prétendre au podium, voire même à la victoire finale. « J’ai la chance d’être un coureur du mois de juillet, d’être un coureur pour les courses de trois semaines. Forcément, le Tour m’obsède un peu », avoue-t-il. Pour réussir à inquiéter les Wiggins, Contador ou Schleck dans les années à venir, Rolland sait toutefois qu’un gros chantier s’ouvre devant lui : le contre-la-montre. Avec 11’48’’ perdues sur Bradley Wiggins au cours des deux chronos de cette Grande Boucle, pas besoin de chercher bien loin pour expliquer l’absence du Top 5 du coureur Europcar, qui termine à 16’26’’ du maillot jaune. « Le chrono, ce n’est pas mon truc, on me le dit assez souvent. Je vais tout faire pour m’améliorer parce que c’est vraiment trop important », concède-t-il, des rêves plein la tête.

Alexandre Alain avec GQ, PYL, RP