Rolland : « Pourquoi pas le jaune ! »

Pierre Rolland - -
Pierre Rolland, ça fait quoi d’être le maillot blanc du Tour de France 2011 ?
C’est une immense joie et une grande fierté d’avoir un des quatre maillots du Tour. Il n’y a pas beaucoup de récompenses sur les Champs-Elysées, j’ai eu la chance d’en avoir une.
Si on vous avait annoncé avant le début du Tour que vous gagneriez l’étape de l’Alpe d’Huez, que vous finiriez 11e du général et que vous porteriez le maillot blanc…
J’aurais dit que cela faisait un peu beaucoup. J’ai regardé ce matin la vidéo de l’Alpe d’Huez. Je commence seulement à réaliser.
On vous sent encore groggy par l’événement…
L’Alpe d’Huez, c’est comme le Mont Ventoux. C’est Richard Virenque, c’est Laurent Jalabert. J’ai vraiment l’impression d’avoir fait quelque chose de grand. Je suis allé me balader sur les Champs-Elysées. Beaucoup de gens m’ont interpellé et félicité. Ça fait énormément plaisir d’être reconnu.
Vous retournerez là-bas avec plaisir donc.
Je pense que tôt au tard, j’y retournerais en stage. Mais même si je me retrouve tout seul, j’aurais un autre regard sur tous ces cols. Je prendrais encore plus de plaisir à y aller.
Votre leader, Thomas Voeckler, a porté pendant dix jours le maillot jaune. Aurait-il pu le conserver jusqu’au bout.
Ça aurait pu le faire. Lors de l’étape où il prend le maillot jaune, les BMC sont venus rouler à la fin. Si ça n’avait pas été le cas, il aurait peut-être compté une ou deux minutes de plus. Et peut-être que le Tour aurait connu une autre physionomie.
Et vous, vous y pensez à une victoire finale, un jour, dans le Tour ?
Pourquoi pas. Tout le monde me dit « l’année prochaine, c’est le jaune, c’est le jaune ». Mais si je suis déjà huitième ou septième la saison prochaine, j’aurais progressé. Le vélo, ce n’est pas une science exacte. On n’est pas à l’abri d’une mauvaise chute. Même Contador, qui est invaincu, perd aujourd’hui. C’est une preuve. Mais je vais travailler au maximum pour n’avoir aucun regret, dans dix ans, quand j’arrêterais ma carrière.