Schleck passe son Tour

Andy Schleck - -
Les yeux embués, Andy Schleck a été contraint de dire non au Tour de France, victime d’une fracture du sacrum la semaine passée sur les routes du Critérium du Dauphiné. Une déception qui ne surprend pas le monde du cyclisme. Depuis le début de saison, le cadet de la fratrie Schleck n’a pas ébloui par ses performances sur la route. Il affiche même un palmarès 2012 étrangement vierge. « Sur ce qu’on a vu au Dauphiné, il n’y est pas du tout, lâche Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France. Je l’avais vu juste avant le Dauphiné et il avait l’air très confiant donc je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Il a eu des accidents physiques qui ne lui ont pas permis de se préparer. »
Hors du coup sur le Dauphiné, l’épreuve majeure pour évaluer les forces en présence avant le départ du Tour, le Luxembourgeois a été lâché dès l’apparition des premières difficultés. « Il y a un problème Schleck, souffle Sean Yates, le directeur sportif de l’équipe Sky. Je ne connais pas Andy, ni le médecin. A mon avis, il y a un problème. J’ai vu qu’il était tombé durant le contre la montre. Je ne sais pas s’il s’est cassé une vertèbre. Ce n’est pas la première fois qu’il était lâché dans le Dauphiné. Si tu regardes toutes ses courses, il y a un problème. »
Prudhomme : « Mieux pour lui et pour son équipe »
Le constat détonne. Face à Cadel Evans et surtout à Bradley Wiggins qui sont prêts à en découdre physiquement, l’abandon du vainqueur du Tour 2010 est peut être un mal pour un bien. « C’est tout sauf une surprise, confirme Christian Prudhomme. L’absence d’Andy Schleck est préjudiciable à Andy Schleck. Mais c’est sûrement mieux pour lui et pour son équipe. » La plus grosse déception de sa carrière digérée, le coureur pourra alors se concentrer sur les échéances à venir.
« Le Tour de France est la plus grande course du monde et c’est la course de ses rêves, poursuit le directeur de la Grande Boucle. Mais le Tour a cette force de créer ses propres héros, Schleck ou pas Schleck. Qui aurait pensé à la même époque qu’il y a aurait eu une formidable épopée de Thomas Voeckler ou la victoire de Pierre Roland à l’Alpe d’Huez. » Présent sur le podium des trois dernières éditions, le coureur de Nissan-Radioshack a encore le temps de remporter le Tour du haut de ses 27 ans.