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Team Sky : Portal tacle RMC, Guimard et les détracteurs de Froome

Nicolas Portal

Nicolas Portal - AFP

Ce vendredi matin, Nicolas Portal, l’un des deux directeurs sportifs de la Team Sky, a tenu à répondre aux différents accusateurs qui se dressent sur la route de Froome et de ses coéquipiers depuis mercredi. En mettant Guimard et les autres consultants face à leurs contradictions voire leur incompétence, et en pointant du doigt leurs analyses qu’il estime dépassées et à deux vitesses.

Depuis trois jours, anciens champions, chroniqueurs, consultants et autres spécialistes de la petite reine n’en finissent plus de débattre sur la gêne occasionnée par la démonstration de force proposée par Chris Froome et la Team Sky dans les Pyrénées, en particulier lors de la 10e étape entre Tarbes et La Pierre-Saint-Martin. Sur l’antenne de RMC, Cyrille Guimard, ex pro et directeur sportif à succès, a été l’un des premiers à dégainé. Mal à l’aise pour ne pas dire choqué par le show offert par les Britanniques, « Le Druide » s’est interrogé pêle-mêle sur le tempo, la fréquence de pédalage de Froome, le niveau de performance de Porte et Thomas, les motor-home et l’utilisation supposée de chambres à hypoxie.

« Ca agace vraiment, a répondu ce vendredi Nicolas Portal, l’un des directeurs sportifs de la Team Sky. Ces gens-là sont en général des anciens coureurs, anciens managers, anciennes personnes du milieu qui sont censées connaitre ce sport. S’ils ont ce job maintenant et gagnent leur argent grâce à ça, c’est parce que j’imagine que ces grandes radios et grandes tv les prennent parce qu’ils ont une expérience et une certaine science. Or, ils balancent clairement des choses sans aucune preuve et ne font pas derrière une investigation pour comprendre vraiment à quelle vitesse ça a été monté. »

Plus rapides qu’Armstrong

Et d’étayer son propos : « En fait, ils sont juste là pour faire du Gala (en référence au magazine people). Ils balancent des choses à l’antenne et ne se rendent pas compte qu’en fait, il y a des millions de personnes qui sont à l’écoute. Et le mal est fait. Pour moi, ces gens-là devraient faire de l’investigation puisqu’ils sont soit disant des spécialistes. »

Pour clouer sa démonstration, Portal va alors s’appuyer sur les chronos réalisés la veille lors de l’ascension du plateau de Beille. Une montée dont la puissance développée par le peloton a été calculée par le site de référence chronowatts.com. Et qu’y apprend-on ? Que le groupe des neuf cadors (Valverde, Froome, Quintana, Pinot, Rolland, Nibali, Thomas, Gesink et Mollema) a grimpé à peine moins vite (45’36) que Jalabert, Beltran, Casero et Livingston en 1998 (45’31), et cinq secondes plus vite qu’Armstrong et Basso en 2002 (45’41). Pour une puissance moyenne de l’ordre de 416 watts, ce qui en fait une donnée « suspicieuse » pour Antoine Vayer (ancien entraîneur de Festina devenu chantre de la lutte antidopage) et son équipe.

« Guimard ne comprend plus le vélo »

« Regardez les chiffres ! lance Portal. Hier, on a eu deux Français qui sont montés (Pinot et Rolland, ndlr) quasiment à la même vitesse qu’Armstrong lorsqu’il a gagné. Alors ça veut dire quoi, ça ? Si on suit Laurent Jalabert et d’autres… Et si je pense à Cyrille… Ça veut dire que c’est bizarre… Que Pinot était 25% plus fort en quelques jours. Ca, on n’en parle pas parce que c’est un Français, peut-être ? Moi, je peux vous garantir que c’est à 100% normal. Mais eux, qu’est-ce qu’ils pensent de l’ascension ?... Je pense qu’ils ne comprennent pas vraiment, et qu’ils ne sont pas capables d’utiliser les Data, les chiffres,… Le gars que j’entends sur RMC (Guimard), il ne comprend plus le vélo, c’est tout ! Par contre, ils sont assez intelligents pour balancer des conneries. »

Guimard ne devrait pas manquer de contre-attaquer sur l’antenne de RMC. Laurent Jalabert, lui, de son côté, ne souhaite pas remettre de l’huile sur le feu : « Je ne rentre pas dans ce débat, je laisse faire, nous a-t-il expliqué. Les consultants voient clair comme les journalistes. On ne va pas jouer au petit jeu du chat et de la souris à s’envoyer des « scuds » par médias interposés. Ça ne m’intéresse pas. Moi, je fais mon job, les coureurs font le leur et puis ça s’arrête là. Je n’entretiens pas la polémique. »

G.Mathieu (avec PYL)