Tour de France 2024: "Le petit Voeckler", l'émotion de Bernaudeau après la 2e place de Vercher

Jean-René Bernaudeau, quel goût a cette deuxième place de Mattéo Vercher sur la 18e étape du Tour de France ?
C’est un pari qu’on fait de prendre des coureurs français de 23-24-25 ans qui sont déjà pris pour des vieux. Nous on a cru en Mattéo. C’est un coureur précis, on dit que c’est le petit Voeckler, il court très bien. C’est un vrai ordinateur. Il a une belle progression et une très belle éducation. Je pense à sa belle-famille. Franchement, on a fait un bon pari en le mettant sur son premier Tour.
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Vous attendiez-vous à ce qu'il soit à un tel niveau ?
Dans le plus mauvais des cas, on savait que ça le ferait grandir pour l’année prochaine. Finalement, on voit qu’il est acteur dès maintenant. Il va sortir du Tour avec un amas d’expérience. Il est brillant intellectuellement, il analyse tout et ne fait jamais d’erreur. Il me fait penser à Thomas Voeckler, que j’ai bien connu. Il va très loin dans la souffrance. Il est doué mais m’a fait peur plusieurs fois, notamment sur des courses en Afrique quand ça allait très mal.
On vous sent particulièrement ému ?
Mattéo, c'est un type bien qui a l’habitude de se mettre minable et de se cramer pour l’équipe. Il donne pour recevoir. Dans la vie, c’est l’éducation qui compte et Mattéo c’est le plus bel exemple. (...) Je n’achète pas, on fabrique. Quand on prend des coureurs avec un chèque, ils nous doivent un rendement. Pour Mattéo, sa carrière commence. Vous ne le connaissiez pas beaucoup. On fait des paris avec Jordan (Jegat), Thomas (Gachignard), notre capitaine Fabien (Grellier)… C’est le monde de l’honnêteté. On a eu beaucoup de malheurs en début d’année. On a un effectif de seulement 23 coureurs, mais l’équipe est toujours en bonne santé à quelques jours de l’arrivée à Nice.