Tour de France 2025: "La Bretagne répond toujours présent", la folie de Mûr-de-Bretagne a conquis le peloton

On dit des comparaisons qu'elles sont souvent exagérées. Que la copie ne rivalise jamais vraiment avec l'original. Autant dire que Mûr-de-Bretagne - et ses deux kilomètres à 6,9% - jouait (très) gros ce vendredi. Choisi comme théâtre d'arrivée de la 7e étape du Tour de France partie de Saint-Malo, "l'Alpe d'Huez breton" s'est montré plus qu'à la hauteur de l'événement. Avec une marée humaine présente dès le lever du soleil, et même depuis une poignée de jours. Certains avaient anticipé en posant les tables de leur caravane en début de semaine.
D'autres s'étaient échangé les bons plans sur les meilleurs spots à dénicher pour être certain d'avoir la meilleure vue au passage du peloton. Les moins prévoyants, mais pas les moins bruyants, ont dû batailler pour se frayer un chemin au milieu de cette frénésie et de cette hystérie collective, entre les glacières, les parasols et les barbecues de fortune. "C'était impressionnant, comme une grosse chaleur étouffante !", rejouait Arnaud Démare à l'arrivée, le visage creusé par l'effort mais le sourire retrouvé au moment de raconter cette folle clameur.
"Dans mon groupe on s'est fait doubler par les voitures, on a bien senti leur embrayage couiner (sourire). Cette chaleur, ce public déchaîné sur plusieurs rangées… Avec les deux passages sur la ligne, il y avait encore plus de ferveur. Est-ce qu'on peut dire que c'est l'Alpe d'Huez breton ? Oui, carrément ! C'était hyper intense sur deux kilomètres", témoignait le sprinteur d'Arkéa-B&B Hotels, qui s'y connaît quelque peu en termes d'ambiance et de décibels avec ses plus de dix ans d'expérience dans le peloton.
"Mes jambes me disent que ce n'était pas bien, la tête dit que c'était pas mal !"
Mêmes impressions visuelles et sonores du côté de Jordan Jegat, 11e de l'étape à 21 secondes de Tadej Pogacar. "Mes jambes me disent que ce n'était pas bien, la tête dit que c'était pas mal !", plaisantait le grimpeur morbihannais de TotalEnergies, aligné cette année sur son deuxième Tour. "C'était une journée de souffrance, mais je me suis accroché en pensant à mes supporters à l'arrivée. J'avais envie de faire bien pour eux. J'ai vu plein de pancartes et pas mal de potes. La Bretagne répond toujours présent ! Il y avait beaucoup de monde au bord de route. Je monte Mûr-de-Bretagne depuis les cadets, la faire sur le Tour c'est forcément beaucoup d'émotion."
Un tourbillon d'émotions qu'a aussi vécu Ewen Costiou, dernier rescapé de l'échappée du jour et élu le plus combatif. "Ce n'était pas prévu à la base que je sois devant. Ça a mis un peu de temps à sortir, j'ai réussi à prendre la bonne vague. On a bien géré notre effort, et j'ai pu faire la première montée à bloc. Franchement, passer Mûr-de-Bretagne comme ça, seul en tête, je crois qu'il ne pouvait rien m'arriver de mieux aujourd'hui. Avec mon public, mes amis, mes parents, ma copine… c'était incroyable, c'était magique", savourait le Finistérien d'Arkéa-B&B Hotels.
Invité de l'Intégrale Tour sur RMC après avoir assisté à l'étape, le président (breton) de l'Union cycliste internationale, David Lappartient, s'est lui aussi dit bluffé : "C'était extraordinaire. Quelle ambiance ! On a traversé des villages avec toujours la même ferveur. Ici, il faut venir au moins la veille !" Et ne pas être pressé à l'heure de repartir.