Tour de France : Bakelants, la surprise du chef

Jan Bakelants - -
On attendait Peter Sagan, mais l’ogre slovaque s’est contenté de sprinter pour la deuxième place de l’étape. D’un vélo, c’est le Belge Jan Bakelants, dernier rescapé d’un groupe de six parti à 5 km de la ligne qui a remporté la plus belle victoire de sa carrière, au terme d’un final un peu brouillon. Rien à voir avec l’agitation de la veille mais, sous un soleil de plomb, le scénario de cette étape a mis du temps à se dessiner. Avant l’offensive finale, menée dans la descente vers l’arrivée par Sylvain Chavanel, aucun coureur n’avait su mettre à profit les ascensions du parcours pour fausser compagnie à un peloton impitoyable.
Ni la traditionnelle échappée matinale, avec Kadri et Veilleux, ni les escarmouches Europcar (Voeckler, Rolland, Gaultier) n’ont semblé pouvoir empêcher le sprint en groupe réduit annoncé par les suiveurs. Même la dernière côte, un petit mur dans Ajaccio, n’a pas permis de créer des écarts. C’est sur un coup de poker que Bakelants, quasi-inconnu du grand public, a faussé compagnie au groupe Chavanel, avant de résister au retour du peloton pour endosser un maillot jaune inattendu. De quoi ravir son directeur sportif chez RadioShack, Alain Gallopin : « On savait qu’il y aurait des opportunités aujourd’hui. Quand on commence par la 100e édition du Tour de France, c’est un truc de fou, et ce qu’il a fait c’est encore plus fou. Il mérite, c’est la consécration. C’est un bagarreur, un puncheur, il a prouvé qu’il pouvait faire de belles choses. »
Les gros montrent déjà les crocs
Sur ce profil escarpé, on pouvait s’attendre à une première explication entre leaders. Au final, aucun écart à noter sur la ligne, le parcours ne s’y prêtant peut-être pas vraiment, avec le seul col de 2e catégorie placé loin de l’arrivée. Mais certains se sont déjà signalés. Après une première offensive de Thomas Voeckler, Pierre Rolland s’est montré dans le Col de Vizzanova. Une attaque sans but annoncé, même si le huitième du dernier Tour repartira ce lundi avec le maillot à pois : « Je savais très bien que je n’avais aucune chance d’aller au bout de cette étape pour la gagner. Mais, demain, j’aurai le maillot à pois. J’en suis très fier. Il a beaucoup de valeur pour moi. »
Au sommet de la côte de Salario, c’est ensuite Chris Froome « himself » qui a décidé de tester ces adversaires. Là encore, une offensive timide qui n’aura fait passer qu’un petit frisson dans le peloton des favoris. Mais une preuve de plus, aussi, que le Britannique est plus que jamais décidé à peser sur ce Tour 2013. Pour le vainqueur de la veille, Marcel Kittel et tous les autres sprinteurs, il faudra en revanche attendre un peu. Déjà dans le dur ce dimanche, les « grosses cuisses » ne devraient pas être plus à l’aise ce lundi sur un parcours assez similaire.
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