Tour de France : Bardet, l’apprentissage à toute vitesse

Révélation française du Tour 2013, Romain Bardet attaquera les Alpes avec l’objectif de protéger son leader chez AG2R, Jean-Christophe Péraud. Mais si l’occasion se présente, le coureur de 22 ans, qui dispute sa première Grande Boucle, espère bien montrer encore un peu plus l’étendue de ses qualités.

Romain Bardet ne dispute que son premier Tour de France. Et pour un coup d’essai, c’est presque un coup de maître. A seulement 22 ans le natif de Brioude occupe la 22e place du classement général, à 23’50 de Christopher Froome. Le voilà deuxième Français, à quelques encablures de son coéquipier d’AG2R-La Mondiale, Jean-Christophe Péraud (9e à 7’47). Une performance qui n’étonne pas son manageur. « Je pensais qu’il serait capable d’être une des révélations du Tour, détaille Vincent Lavenu. Il a des qualités que je connais bien. Il a démonté dès sa première année pro qu'il pouvait être là avec les meilleurs. »

Deuxième de Liège-Bastogne-Liège espoirs en 2011, vainqueur d’étape sur le Tour de l’Avenir, Bardet, bon grimpeur, mais également à l’aise dans les classiques, tape dans l’œil de Vincent Lavenu. Dans les rangs d’AG2R, on attend avant de cocher son nom parmi les neuf coureurs qui disputeront la Grande Boucle. Sans doute pour le protéger car lui se sent prêt, et surtout, son staff compte sur lui pour épauler leader désigné, Jean-Christophe Péraud. Alors après les premières prestations encourageantes du coureur, on décide de le protéger. A l’occasion de la première journée de repos, aucune interview n’est donnée. « Il faut faire attention quand la notoriété arrive. Il faut rester la tête froide », continue Lavenu.

« Je reste les pieds sur terre »

Présenté comme un garçon d’une maturité étonnante, Bardet poursuit ses études universitaires. Du droit d’abord, une école de commerce à Grenoble ensuite. « Il est tout sauf fantasque. Il est appliqué, sérieux, intelligent et possède tous les ingrédients pour être un grand coureur », détaille Lavenu. Copain de chambrée, Samuel Dumoulin l’a d’ailleurs guidé les premiers jours, notamment sur les premiers sprints, quand il s’étonne de voir les coureurs frotter à la 50e place. « Le soir, on échange. Il me pose des questions. Il est demandeur pour que je lui explique des phases de courses », sourit le puncheur.

Car Bardet est encore capable de quelques étourderies. Comme lorsqu’il s’arrête pour une pause pipi en direction de Saint-Amand-Montrond. Le moment choisi par les Omega-Pharma pour faire exploser le peloton. Et voilà comment le jeune homme se trouve dans le mauvais groupe. « Il apprend encore », ajoute Lavenu. « C’est un apprentissage permanent. Je progresse de jour en jour, je me fonds dans la course », sourit Romain Bardet. Et quand on le questionne sur son nouveau statut, il temporise : « C’est plutôt valorisant, mais ça va très vite dans un sens comme dans l’autre. Je reste les pieds sur terre. Il ne faut pas s’emballer. »

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Pierrick Taisne