
Tour de France : derrière Nibali, les Bleus menacent !

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Les Français mettent Valverde en péril
Alejandro Valverde n’a jamais été une bête à grands Tours. Solide dans les chronos comme en montagne, l’Espagnol ne prend jamais d’immense éclat. Mais souvent, presque toujours, il craque à un moment ou à un autre. Un peu, beaucoup, c’est selon. Des secondes ou des minutes perdues par-ci par-là qui plombent son palmarès. Et qui pourraient lui coûter le podium à Paris sur ce Tour 2014. Car derrière lui attendent deux Français aux dents longues, Romain Bardet et Thibaut Pinot.
Toujours troisième et quatrième au général, ils ont su profiter de la montée vers Risoul pour faire vaciller Valverde et lui reprendre du temps. Désormais, seules 13 et 29 secondes séparent respectivement l’Espagnol de Bardet et Pinot. Une situation qui peut leur permettre de rêver à un double podium malgré leurs limites en chrono. « C’est de bon augure, explique Luc Leblanc. Valverde est en danger pour être sur le podium car tous les ans, il explose à un moment. On en a eu le premier signe aujourd’hui et ça va certainement continuer dans les Pyrénées. Les Français ont une grosse opportunité à saisir, ils peuvent finir deuxième et troisième. »
Autre membre de la Dream Team RMC Sport, Cyrille Guimard acquiesce : « Valverde est prenable. Par rapport aux deux Français, il n’est plus le grand favori pour le podium. » Mais « le Druide » ne voit pas Bardet et Pinot monter sur la boîte si facilement : « Vous avez cinq hommes pour deux places. Je donnerais un avantage à Tejay Van Garderen et Jean-Christophe Péraud (toujours sixième du général, ndlr) compte tenu des 54 kilomètres contre la montre. Mais il y a encore les Pyrénées … » Où les grimpeurs tricolores vont devoir tout donner pour créer des écarts. Suspense et spectacle garantis. « C’est bien pour le Tour que le niveau soit homogène derrière Nibali, estime Pinot. Il y a une belle bataille pour le podium. » Plus passionnante que celle pour un maillot jaune plus que bien accroché à la peau de « l’invincible et inaccessible » (Luc Leblanc) Vincenzo Nibali, qui a encore repris du temps sur tous ses rivaux à Risoul.
Pinot-AG2R, la grande bataille a démarré
L’image raconte plus que de longs discours. Thibaut Pinot et Romain Bardet ensemble sur la ligne d’arrivée à Risoul, ce samedi. Le second qui sprinte et le premier qui met le coup de rein nécessaire pour le « sauter ». Comme pour envoyer un message. Rivaux sportifs, les deux jeunes Français se disputent le maillot blanc et une place sur le podium à Paris. Alors on cherche à faire craquer l’autre.
Pinot n’aime pas trop les descentes ? Le duo d’AG2R, Bardet-Péraud, fait celle de l’Izoard à bloc pour obliger Thibaut à faire des efforts dans le vent. De bonne guerre cycliste, comme on dit. « Ils viennent souvent en stage ici et ils connaissent par cœur la descente, explique le coureur de la FDJ.fr. Je savais qu’ils allaient la faire. C’est plutôt bon signe pour moi. Ils savent qu’ils ne vont pas me prendre du temps sur les montées donc ils essaient de m’en faire perdre sur mon point faible. »
Cyrille Guimard approuve la stratégie : « AG2R a fait la course parfaite. C’était une attaque intelligente, ils ont vraiment joué un très bon coup. Si Pinot n’avait pas usé tant d’énergie pour recoller, il aurait peut-être pu suivre Nibali et Péraud dans la montée finale. La grande bagarre entre Français a commencé. Elle est logique, normale et sportive. » Si les résultats suivent à l’avenir, elle pourrait même convoquer les fantômes du passé. « On risque de se retrouver avec une rivalité qu’on n’a plus connue véritablement depuis Anquetil et Poulidor, avance Cyrille Guimard. Hier, c’était l’échauffement. Aujourd’hui, le premier round. » Prochain combat dans les Pyrénées.
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