Tour de France : Froome, le coup de la panne

Chris Froome a eu besoin de l'aide de Richie Porte lors de la 18e étape du Tour de France - -
Droit comme un i, le bras levé. Le sommet de l’Alpe d’Huez est encore à cinq kilomètres et Chris Froome appuie sur le bouton « pause ». Le Maillot Jaune est dans le rouge. L’homme qui écrase le Tour de France depuis deux semaines est à court de carburant. Les oreillettes fument. Son lieutenant, Richie Porte, attend la voiture de l’équipe. Puis revient à sa hauteur pour lui donner une précieuse barre énergétique. Un coup de main pour régler le coup de la panne, qui vaudra au duo une pénalité de 20 secondes et une amende de 200 francs suisses, en application du règlement de l’UCI pour un ravitaillement dans une zone interdite. Un détail pour la « team Sky », dont le ciel reste bleu.
Car à l’arrivée de cette 18e étape, Chris Froome est toujours en jaune. Et le scénario, avec la défaillance d’Alberto Contador (Saxo Tinkoff), lui offre même une marge encore plus importante au classement général. Deuxième, l’Espagnol pointe désormais à 5’11 et se retrouve sous la menace de Nairo Quintana (Movistar), 3e à 5’32. « Ce n’était pas facile, reconnait Chris Froome. Je suis très content d’être resté avec mon équipier Richie Porte, qui était meilleur que moi aujourd’hui (jeudi). J’ai demandé un peu de sucre. Deux fois l’Alpe d’Huez, c’est dur… » Il craignait la descente du col de Sarenne. Ce sont les 21 virages en côte, multipliés par deux pour l’occasion, qui l’ont asséché.
Rodriguez : « C’est normal que Froome souffre un peu »
« Il a été très fort jusqu'à présent, c'est normal qu'il souffre un peu » remarque Joaquim Rodriguez (Katusha), le seul avec Nairo Quintana capable de répondre aux deux accélérations du Maillot Jaune avant sa fringale. Chris Froome aurait-il de temps en temps les yeux plus gros que le ventre ? Sur la Vuelta 2012, il avait craqué lors de la troisième semaine. Dans le Ventoux, dimanche dernier, l’équipe Sky avait placé un ravitailleur (autorisé) à dix kilomètres du sommet. Peut-être le signe qu’il s’approche parfois un peu trop de la limite… Et si, pour le battre, il fallait l’isoler, le couper de ses coéquipiers, puis l’obliger à puiser dans ses réserves ?
Et s’il fallait ignorer ces accélérations phénoménales pour mieux gagner la bataille de l’endurance ? Facile à dire… Et certains ont déjà essayé, un peu plus tôt, en vain. Mais le profil de la 19e étape du Tour de France, ce vendredi entre Bourg-d'Oisans et Le Grand-Bornand (204,5 km), intrigue. « Peut-être le jour le plus dur du Tour de France » pour Chris Froome. Le Glandon et la Madeleine (hors catégorie), avant les cols de Tamié (2e catégorie), de l’Epine (1ere catégorie) et de la Croix Fry (1ère catégorie). Nairo Quintana et Joaquim Rodriguez, les deux grimpeurs les plus en forme en cette fin de Tour, oseront-ils mettre le feu ? Ils ne visent sans doute aujourd’hui qu’une place sur le podium. Et ne devraient donc pas partir à la recherche de la « zone rouge » de Chris Froome. Dommage…
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