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Tour de France : Froome les bluffe encore

Christopher Froome

Christopher Froome - -

En s’imposant dimanche en solitaire au sommet du mont Ventoux, Christopher Froome a impressionné ses adversaires et les anciens coureurs. Alors que le peloton bénéficie d’une deuxième journée de repos ce lundi, plus personne ne se fait plus d’illusion sur l’identité du vainqueur du Tour 2013, dimanche à Paris.

L’image en a surpris plus d’un. Cramponné sur son vélo, Christopher Froome tourne les jambes à vitesse grand V. Alberto Contador, dernier à le suivre, rang les armes. Presque humilié. « Je me sentais bien mais c’était juste impossible de le suivre, pestait l’Espagnol après avoir franchi la ligne 1’40 après le Britannique. Il est vraiment extrêmement fort. Un niveau au-dessus même. Le Tour n'est pas terminé mais le battre en un contre un est presque impossible. » Et comme si cela ne suffisait pas, dans son style inimitable, Froome a remis ça quelques mètres plus loin au moment de laisser sur place Nairo Quintana.

« La meilleure façon d’accélérer, c’est en augmentant le régime, note Cyrille Guimard qui compare sa position sur le vélo à un "petit scarabée". C’est vrai pour les voitures ou les motos. Il faut passer de la puissance. La meilleure façon de le faire, c’est d’enlever des dents. Quand on veut accélérer, il faut accélérer petit. Ça se travaille. » Vainqueur au Ventoux en 1972, Bernard Thèvenet enchaîne : « C’est vrai que quand il démarre, il pourrait mettre un braquet un peu plus grand et démarrer de façon rationnelle car là, ça impressionne beaucoup. »

Thévenet : « Je ne vois pas pourquoi on se pose des questions »

Ça impressionne et ça fait jaser… Certains craignent de revivre des heures sombres. Les images ne font rien pour le démontrer. « C’est sûr qu’on est dans un climat de suspicion générale, continue Thévenet. Quand quelque chose sort un peu de l’ordinaire, tout le monde se pose des questions. Je ne vois pas pourquoi on se pose des questions, vu qu’il ne lâche pas tout le monde. » C’est peut-être oublier la facilité avec laquelle Froome écarte un à un ses adversaires dès que la route s’élève.

Triple vainqueur de la Grande Boucle (1986, 1989, 1990), Greg LeMond s’est longtemps élevé contre la supercherie Lance Armstrong. Aujourd’hui, il veut croire en l’honnêteté de Froome : « Il y a une différence entre un grimpeur comme Hinault, par exemple, et Froome qui accélère comme ça. Maintenant il y a la technologie, avec les watts notamment et la VO2 max. Personne n’est égal physiquement. Il ne faut pas comparer avec avant. Je n’aime pas me poser des questions comme ça et j’ai envie d’y croire. On peut faire des exploits spectaculaires sans se doper. »

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Pierrick Taisne, au mont Ventoux