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Tour de France : Gallopin s’offre un 14 juillet en jaune

Tony Gallopin

Tony Gallopin - -

A l’issue d’une 9e étape remportée en solitaire par l’Allemand Tony Martin (Omega Pharma), dimanche à Mulhouse, Tony Gallopin (Lotto-Belisol) s’est emparé du maillot jaune. Une première pour un Français depuis trois ans.

L’an dernier, Tony Gallopin avait fini le Tour de France à plus de deux heures du vainqueur Christopher Froome. En 2012, il avait abandonné après la 13e étape alors qu’il aurait déjà pu endosser le maillot jaune à l’issue du cinquième jour de course. Le fils de l’ancien coureur Joël Gallopin, neveu de Guy et Alain, s’est finalement fait un prénom sur la Grande Boucle ce dimanche. « Porter le maillot jaune sur le Tour pour un Français, c’est extraordinaire, confie notre consultant Luc Leblanc, qui a lui aussi connu ce privilège en 1991. C’est le symbole de la plus grande course du monde. On a la reconnaissance de toute une carrière. C’est à vie ! » Un honneur qui n’était pas revenu un coureur hexagonal depuis les dix jours passés en jaune par Thomas Voeckler en 2011.

Onzième du général dimanche matin, à 3'27'' du désormais ex-leader Vincenzo Nibali, Gallopin a eu la très bonne idée d’attaquer en début d’étape afin d’intégrer un groupe de 28 poursuivants. Profitant des intérêts communs dans le groupe des poursuivants, une véritable coalition tricolore s’est mise en place à son service. Enfilant le bleu de chauffe, le natif de Dourdan a fait le forcing en tête du groupe pour préserver l'écart sur le peloton dans la descente du Grand Ballon d’Alsace, à 30 kilomètres de l’arrivée. Parti dans la descente de la dernière ascension, en compagnie de Mikael Chérel (AG2R), il a finalement été repris par ses anciens compagnons. Mais qu’importe, l’essentiel n’était pas là.

Gallopin : « C'est plus qu'un rêve »

A l’issue de cette 9e étape, remportée à Mulhouse par l’Allemand Tony Martin, Gallopin compte 1’34’’ d’avance sur Vincenzo Nibali. « On y pense, mais on ne peut pas l’imaginer, sourit-il. C’est incroyable. C’est plus qu’un rêve. » Et pas forcément une mauvaise opération pour l’Astana, qui va pouvoir souffler après une semaine à protéger la première place de son leader.

Si l’étape de lundi, qui emmènera le peloton au sommet de la redoutable Planche des Belles Filles, ne s’annonce pas de tout repos, Gallopin a gagné le droit de la vivre en jaune. Un jour de fête nationale qui plus est. Cette distinction vient récompenser les progrès constants du coureur de 26 ans. Apprenant le métier sous la férule du champion suisse Fabian Cancellara, il a d’abord grimpé les échelons chez RadioSchack. Lui qui devait travailler pour le sprinter André Greipel ou son leader Jurgen Van den Broeck avec Lotto-Belisol a forcé son destin pour s’offrir un inattendu coup de projecteur.

Adrien Debargue