Tour de France : Greipel montre les muscles

Andre Greipel - -
Il y a certains signes qui ne trompent pas. Durant cette 6e étape, à peine marquée par des rafales de vents, l’abandon de Bouhanni et la courte et vaine échappée de « l’inoffensif » espagnol Luis Angel Mate (166e au général), deux petits événements auraient pu nous mettre la puce à l’oreille. Il y a eu d’abord cet unique sprint intermédiaire remporté par Andre Greipel (Lotto-Belisol) devant Mark Cavendish à Maussane-les-Alpilles. Puis, à 33 kilomètres de l’arrivée à Montpellier, le Britannique, vainqueur la veille à Marseille, a chuté. Légèrement touché, il a été épaulé par ses équipiers pour regagner le peloton. Des efforts que le sprinteur de la formation Omega Pharma–Quick Step va payer au prix fort sur la ligne d’arrivée. Et dont l’Allemand a tiré profit, vainqueur au sprint devant Peter Sagan, décidément condamné aux places d’honneur sur ce Tour 2013.
« Greipel a été bien emmené, observe Cyrille Guimard. Notre petit coureur de l’Ile de Man, Mark Cavendish, n’avait plus de coéquipiers dans les 800 derniers mètres. Il les a beaucoup sollicités dans les dix derniers kilomètres. Très rapidement, il s’est retrouvé tout seul. Au dernier moment, les équipiers de Greipel sont arrivés. On remarquera qu’on ne les pas vus sur les 30 derniers kilomètres ! Ils sont arrivés à quatre au dernier kilomètre, ils ont tout fait pour faire le hold-up parfait. »
L’intéressé, lui, ne cachait pas son bonheur après son incontestable triomphe. « Evidemment, ça ne peut aller mieux, jubile l’Allemand. Je suis vraiment très content de m’être imposé ici. Je suis fier que l’équipe ait si bien travaillé. A la fin de cette journée, je me retrouve sur le podium mais je pense que toute l’équipe aurait pu être avec moi parce que cette journée fut vraiment très nerveuse. Il a fallu se battre pour rester devant. Roelandts et Henderson ont fait un gros travail. C’a été difficile pour moi de les suivre mais il me restait encore de la force pour le sprint. »
Une victoire en pensant à Van den Broeck
Dans le combat des sprinteurs, celui que l’on surnomme le « Gorille de Rostock » remet donc les compteurs à zéro avec Mark Cavendish dont il fut le poisson-pilote chez HTC. « Leur niveau est très élevé, confie Frederik Willems, le partenaire de Greipel. Andre est le seul qui peut battre Cavendish. Tout le monde dit que Cavendish est le meilleur au sprint mais pour moi, ils sont du même niveau. » « Monsieur muscles », 4e mercredi à Marseille, venge aussi son leader, le Belge Jurgen Van den Broeck, blessé au genou et contraint à l’abandon avant le départ d’Aix-en-Provence.
Andre Greipel qui fêtera ses 31 ans le 16 juillet prouve que le « Cav » n’est pas le seul à régner au royaume des sprinteurs. L’an passé, le robuste allemand s’était déjà distingué en remportant trois étapes sur le Tour de France, soit autant que Cavendish. Fort heureusement pour « l’Express de l’ile de Man », l’explication au sommet est loin d’être terminée.
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