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Tour de France: Guimard et Coppel ne croient pas à un dopage organisé chez Arkéa

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Cyrille Guimard et Jérôme Coppel, consultants RMC Sport, n’imaginent pas que l’équipe Arkéa-Samsic ait pu faciliter le dopage de certains de ses coureurs durant le dernier Tour de France. Une perquisition a permis la découverte de médicaments et de matériel d'injection dans les affaires de certains membres de l’équipe bretonne. Deux personnes ont été placées en garde à vue dans l’entourage de Nairo Quintana.

La fête sportive aura duré à peine vingt-quatre heures. Au lendemain de l’arrivée du Tour de France 2020, remporté par le Slovène Tadej Pogacar, un voile judiciaire a été jeté sur l’épreuve reine du cyclisme. Une fois de plus. Le pôle santé publique du parquet de Marseille a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de dopage. Elle vise certains coureurs de l’équipe Arkéa-Samsic.

Lors d’une perquisition menée mercredi dernier à Méribel (Savoie), l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) a découvert des médicaments et "une méthode pouvant être qualifiée de dopante", selon la procureure Dominique Laurens. Le Colombien Dayer Quintana, le frère de Nairo, est concerné, tout comme des membres du staff médical. Deux personnes ont été placées en garde à vue.

"Ça va encore jeter le discrédit sur le cyclisme"

"On a un peu l’habitude. Il ne faut surtout pas se dire que le Tour de France est terminé à 20h30 après la remise des trophées sur les Champs-Elysées, ironise Cyrille Guimard, consultant RMC Sport. On n’est pas surpris puisque ça avait déjà fuité depuis 48 heures. On a vécu un très beau Tour, avec des renversements de situation. Et cette affaire vient un peu ternir la fête. Maintenant, que s’est-il passé? Il y a une enquête en cours. Il faut attendre la fin des investigations."

Une position partagée par Jérôme Coppel. "Je suis forcément déçu, réagit notre consultant. C’est vrai qu’on a vécu une très belle fin de Tour de France et, dès le lendemain, il y a cette affaire qui sort. On verra ce que l’enquête va donner. C’est dommage. Cette affaire ne tombe pas bien. Ça va encore jeter un peu plus le discrédit sur le cyclisme."

"Les coureurs sont suivis au quotidien par leurs équipes"

Au-delà de l’impact médiatique et populaire de cette nouvelle affaire, Guimard n’envisage pas une seconde que l’équipe Arkéa-Samsic ait pu faciliter l’éventuel dopage de ses coureurs. "En France, c’est suicidaire. C’est inimaginable qu’on puisse avoir au sein d’une structure un dopage organisé, comme ça a existé il y a une vingtaine d’années, avec Festina ou les équipes d’Armstrong, explique l’ancien sélectionneur de l’équipe de France. Aujourd’hui, il y a l’Oclaesp, le passeport biologique, on peut déceler très rapidement des modifications au niveau des paramètres physio et bio. Et s’il y a un doute, on va déclencher une enquête. Quand on est une équipe française, on ne joue pas avec ça. Parce que l’équipe qui se fait piquer, elle est morte."

Là encore, Coppel abonde, persuadé que les équipes font tout pour éviter la tricherie. Même si elles ne sont jamais à l'abri de cas isolés au sein de leurs effectifs. "Les coureurs sont suivis au quotidien par leurs équipes, rappelle le champion de France du contre-la-montre 2015. Ils regardent tout. Mais l’encadrement ne peut pas être 24h/24 avec un coureur. Ils ne vont pas aller fouiller dans sa valise. Ils font confiance à leurs coureurs. Ils ont les passeports biologiques, les résultats des prises de sang, des contrôles antidopage. Mais ils ne peuvent pas savoir ce que fait un coureur chez lui. Ils font confiance mais s’il y a trahison, ça rejaillit sur l’équipe."

Alexandre Jaquin avec Nicolas Bensussan